Wonder Woman enterre son papa
Cabaret gériatrique et glamour d’après une histoire vraie.
Magnifier et transformer en bêtes de scène des acteurs sociaux peu reconnus, tout en rendant un hommage vibrant à son père disparu : tel est le projet de Sophie Cusset, qui nous invite à plonger dans le quotidien d’un Ehpad. On aurait tort de ne pas la suivre tant ce spectacle engagé et nécessaire distille la joie, le spectaculaire et la grandeur des relations humaines qui circulent dans ces établissements.
L’artiste compose un cabaret sombre et lumineux, où la théâtralité la plus débridée se mêle aux chansons, aux monologues intimes et aux percées oniriques. Quatre comédiennes emmènent ce ballet virevoltant, tour à tour résidente, aide-soignante, animatrice, fille, directrice… La truculence des dialogues rappelle les films de Bacri et Jaoui, la noirceur en moins et les paillettes en plus. Les sujets sensibles ne sont pas laissés de côté pour autant : les moyens qui manquent, le personnel à cran, le business qui rôde autour de la fin de vie. On rit et on pleure en compagnie de ces Wonder Women, super-héroïnes de tous âges qui pulvérisent les tabous.