Songe à la douceur
Inspirée par l’adaptation d’Eugène Onéguine de Pouchkine par la talentueuse Clémentine Beauvais, cette comédie musicale est un pur plaisir.
Tatiana croise Eugène dans le métro et reconnaît tout de suite celui dont elle tomba amoureuse l’été de ses 14 ans. Sa sœur Olga fi lait alors le parfait amour avec le romantique Lensky. Dix ans plus tard, le hasard de cette rencontre fait resurgir le passé : l’amour, l’amitié, le désir, le deuil… et l’occasion de saisir une seconde chance. Justine Heynemann porte à la scène le roman à succès de Clémentine Beauvais, adaptation contemporaine d’Eugène Onéguine de Pouchkine. Elle a l’idée lumineuse d’en faire une comédie musicale, tout comme Tchaïkovski le transposa jadis en opéra. Si Manuel Peskine fait des emprunts assumés au compositeur russe, il signe une partition résolument pop-rock et électro, ponctuée de chansons très efficaces parolées par l’autrice. À ses côtés, les quatre interprètes jouent, chantent et s’accompagnent à la batterie, au piano et à la guitare. Rachel Arditi incarne, quant à elle, la narratrice et les voix intérieures des deux héros, commentant avec ironie leurs hésitations amoureuses et les incitant à se reconnecter à leurs vrais désirs. Car ce spectacle nous souffle qu’il n’est jamais trop tard : ni pour retrouver les délices de son adolescence ni pour corriger les erreurs du passé.