Bérénice
simple et majestueux, le chef-d’œuvre de racine dialogue avec les images de duras.
Par amour pour Titus, Bérénice fait le choix d’abandonner les siens, sa patrie, sa religion. Mais le peuple romain, qui désapprouve l’union de leur empereur avec une étrangère, pousse Titus à répudier celle qu’il aime… Racine atteint le sommet de son art dans cette tragédie, l’une des plus belles du théâtre. Traversée de vers incandescents, elle brille dans le répertoire par sa fin singulière : l’héroïne, qui a pourtant tout perdu, n’est pas contrainte de renoncer à la vie. Marguerite Duras imaginait même le retour de Bérénice en Galilée, dans son court-métrage de 1979, Césarée. La mise en scène de Célie Pauthe ravive chaque instant de ce chef-d’œuvre ; elle nous en fait éprouver l’intensité des phrases, le rythme des respirations. Et elle parvient avec grâce à y faire entrer, en contrepoint, les mots et les images de Duras.