• Cette note qui commence au fond de ma gorge

    texte et mise en scène Fabrice Melquiot

    Une joute oratoire et musicale, comme un combat d’un cœur ardent et passionné, qui refuse la rupture, avec un autre cœur, de pierre croit-il. Quand la nécessité de jouer de la musique prend le pas sur tout et recréé des racines disparues avec l’exil, alors même l’amour ne compte plus tout à fait.

    Aref n’aime plus Bahia. Il vient de le lui dire. Il rejette cet amour, il la rejette elle, il rejette tout. Mais Bahia refuse d’en rester là. Un dialogue de combat puissant, les regards et les corps se toisent, s’esquivent, s’attaquent. Quand on a 20 ans, tout brûle et nous consume ardemment. Une écriture qui mêle les voix des instruments – dambura harmonium et tablas – flow incessant et dense des mots de Bahia. Ce face-à-face sous tension écrit intégralement en alexandrins – le vers cardinal du XVIIe et du rap d’aujourd’hui et décasyllabes – comme une corrida dans laquelle les interprètes nous subjuguent. Le flux de ces paroles, implacable et bouleversant, nous laisse «sonnés».

    Fabrice Melquiot, écrivain, metteur en scène, artiste associé à différentes maisons de théâtre, a choisi de raconter à sa façon l’histoire d’Esmatullah Alizada, musicien afghan, qui interprète Aref et signe la musique du spectacle. Une pièce haletante dans laquelle notes et voix esquivent la parole d’exil pour habiter la langue d’accueil.

    Production
    Musique Théâtre | Pass Tribu
    Dès 11 ans |
    Grande salle | 45 min
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    Distribution

     

    avec Esmatullah Alizadah et Angèle Garnier
    scénographie Raymond Sarti
    régie générale Marie Favier
    construction décors Cécile Chauvin, Isaure Lecœur
    régie générale Marie Favier

    production Théâtre de Sartrouville–CDN, spectacle créé dans le cadre du festival Odyssées en Yvelines 2024 / avec le soutien du Théâtre Molière – Sète, Scène nationale archipel de Thau / avec la participation artistique du Jeune théâtre national / Fabrice Melquiot est représenté par L’ARCHE – agence theatrale.arche-editeur.com
    photos © Christophe Raynaud de Lage

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    La presse

     

    Une pièce coup de poing, magistralement écrite en alexandrins et en décasyllabes, où la fin de l’amour s’apparente à un match de boxe disputé au milieu du public et qui bénéficie de la puissance de jeu d’Angèle Garnier, comédienne fraîchement diplômée du CNSAD Conservatoire national supérieur d’art dramatique qui fera très probablement parler d’elle à l’avenir.
    Maïa Bouteillet, Paris Mômes

    Un spectacle d’impressions et de tensions, dû au jeu contrebalancé entre Elle, pleine de ferveur et de mouvements, et Lui, que le ressentiment et l’esquive gagnent, plus statique et rigide, malgré lui. Or, l’amoureux instable n’en reste pas moins à l’écoute de son amoureuse stable : attentif, réceptif, soit retrouver place et reconnaissance équilibrées au son d’une musique traditionnelle envoûtante.
    Véronique Hotte, Hottello

    Le niveau de langue offre une dignité aux personnages, l’inventivité lexicale et la métrique implacable apportent un coup de jeune à la langue française. Chez la jeune actrice, rien d’empesé dans sa diction musclée, la métrique des vers lui semble naturelle. La tension du texte et la vibration de la musique embrasent cette tragédie intime. Le politique, l’inégalité sociale se glisse insidieusement entre les mots : il y a ici un fossé culturel entre les amants. Personne ne sortira vainqueur de cette lutte à coups de vers et chants : l’exil et la perte de l’amour sont sans remède.
    Mireille Davidovici, Le Théâtre du Blog

    L’auteur et metteur en scène Fabrice Melquiot tisse son texte, intégralement écrit en alexandrins et décasyllabes, une myriade d’expressions à la mode chez les jeunes. La pièce s’inspire de la vie réelle du musicien afghan Esmatullah Alizada, qui interprète Aref. Passions du cœur mais aussi douleur de l’exil, perte de repères et sentiment de ne pas trouver sa place dans le monde sont autant de thèmes irriguant l’œuvre. La violence aussi, celle de Bahia, jouée par la puissante Angèle Garnier. Elle pose question et permet d’aborder le sujet avec les jeunes spectateurs : l’amour n’est pas synonyme de possession.
    Clémence Blanche, La Croix

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