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"J'ai fait de tout mon mieux pour vous apporter une existence heureuse. Mais en dépit de tout ce que j'ai tenté, une poignée de gens, avec leurs mensonges, ont rendu notre vie impossible". Jim Jones
Une histoire… vraie
Jim Jones réunit quotidiennement dans le Pavillon – baraquement qui tient lieu d’agora – le millier d’adeptes qui l’a suivi dans la jungle du Guyana. Depuis plusieurs années, le groupe tente de vivre dans cet endroit en autarcie. Les journées sont rythmées par le travail éreintant, les maigres repas et les sermons interminables de celui qui se fait appeler « Papa ».
Le spectacle s’articule autour de 3 discours de Jones prononcés lors de cette vie recluse dans la jungle équatoriale. Dans le premier, il rend la justice à sa façon ; un adepte a tenté d’entrer en contact avec sa famille restée aux USA, dénoncé par un « frère », il va subir la colère du chef. Humilié en public et contraint de s’excuser en faisant allégeance au Père , son « jugement » est l’occasion pour Jones de rappeler les règles de la vie en communauté.
Quelques jours plus tard, lors d’une veillée, Jones va développer sa rhétorique manipulatrice et complotiste. Selon lui, le monde court à sa perte, les armées du monde entier s’affrontent, les scientifiques mettent au point des armes secrètes pour anéantir l’humanité, les grandes puissances mondiales s’accorderaient pour l’éliminer, lui et ses disciples… Une seule solution pour survivre, rester caché dans cette jungle, le seul abri sûr, et respecter à la lettre la discipline du groupe.
Et enfin, en ce soir du 18 novembre, Jones prononce son dernier discours. Le village vient de recevoir la visite d’une délégation de journalistes et de membres des familles des adeptes. D’abord séduite par la mise en scène du bonheur de cette vie communautaire, la délégation met vite à jour les abus violents du chef, la précarité des conditions de vie et la toute-puissance de Jim Jones. Pour le « révérend », être ainsi démasqué est insupportable. Dans un dernier élan de folie froide, il décrète un « comité de suicide révolutionnaire » et demande à ses adeptes réunis de se donner la mort. On dénombrera plus de 900 morts. Dans sa mégalomanie, et porté par son désir de postérité, Jones enregistre sur une bande tous ses discours, et ce dernier ne fait pas exception.
Sur cette bande, appelée aujourd’hui « Death Tape », Jones appelle ses adeptes vers la mort dans des propos glaçants et absurdes ; avec eux, le dialogue s’engage sur les possibilités d’échapper à cette solution, sur la nostalgie de leur vie communautaire, sur le sens de la vie… Après le massacre, la bande continue d’enregistrer le silence des corps allongés au sol, seule la musique diffusée par les haut-parleurs du temple résonne dans la jungle…