Olivia Ruiz
Olivia Ruiz plonge dans ses origines espagnoles et sa mémoire familiale pour chanter les blessures de l’exil. « La femme chocolat » nous éblouit en pasionaria, tendre et puissante.
Artiste protéiforme, Oliva Ruiz a bien changé depuis sa première apparition sur nos petits écrans. Vingt ans – et presque autant de « tubes » – plus tard, l’artiste plonge dans la profondeur de ses origines espagnoles et l’exil subi par ses trois grands-parents. En 2020, elle a livré ce récit intime dans un livre devenu best-seller, La Commode aux tiroirs de couleurs. Le spectacle Bouches cousues en est à sa manière un prolongement.
L’artiste puise dans le répertoire espagnol les textes et mélodies imprégnés de cette mémoire et de ces émotions encore brûlantes. Elle y parle du déracinement de ceux qui ont fui la guerre civile et la dictature franquiste, évoque le poids des secrets, revendique haut et fort « le droit de savoir » d’où elle vient pour savoir où elle va. Entourée de quatre musiciens, elle porte avec autant d’intensité les chants révolutionnaires (Ay Camela !), les morceaux empreints de tendresse et de nostalgie, tels que Porque te vas, Piensa en mi et Volver, et les extraits de son propre répertoire. Aux murs, des projections d’images d’archives et des citations de Pablo Neruda ou Boris Cyrulnik viennent donner tout leur sens aux paroles. Un concert magnifique en forme de quête identitaire.