Un étincelant quatuor d’acteurs arpente le jardin verdoyant d’un imposant manoir. Laure Calamy, Vincent Dedienne, Clotilde Hesme et Emmanuel Noblet mènent le bal d’une piquante représentation. Deux jeunes nobles sont promis l’un à l’autre. Ne se connaissant pas et voulant se tester, ils se font passer pour leurs valets tandis que ces derniers endossent les habits de leurs maîtres. Ces chassés croisés suscitent d’irrésistibles quiproquos. On rit beaucoup, même si le spectacle ne passe pas à côté de ce que dénonce aussi la pièce : la cruauté des rapports sociaux. Cette comédie féroce nous rappelle qu’il vaut mieux être du côté des puissants, et elle a l’élégance de le faire avec un humour salvateur.
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Evenements du CDN
blablabla
blablabla explore la diversité des pouvoirs et des usages de la parole humaine et s’interroge sur ce que les enfants entendent du monde. En transformant sans cesse sa voix, l’actrice – également musicienne et danseuse – fait naître une multitude de personnages, de situations. Se croisent et se mélangent le quotidien et le féerique, le documentaire et la fiction, le domestique et le médiatique, le concret et l’absurde, le parlé et le chanté. Qu’entend on du sens des mots extraits de leurs contextes quand on s’en empare comme d’une matière sonore ? Que voit-on alors de leur pouvoir et du pouvoir qu’ils ont sur nous ? Le point commun entre toutes ces paroles est une époustouflante collection d’expressions, de rythmes et d’accents. Un véritable trésor !
At The Still Point Of The Turning World
Une danseuse, deux marionnettistes et une musicienne se tiennent en lisière d’une foule de marionnettes à longs fils, stockées dans leurs sacs. C’est l’image d’un temps suspendu: des êtres immobiles en attente d’un devenir. Une marionnette émerge peu à peu de cette communauté compacte pour prendre son envol. Poursuivant son travail autour de la marionnette à fil, Renaud Herbin s’associe à la danseuse Julie Nioche pour explorer le corps suspendu et le mouvement à sa source. L’espace de la danse prend forme dans la tension entre force de gravité et dynamique aérienne, à la jonction du corps et de la matière. On ne sait plus d’où part l’ondulation, où est la limite entre vivant et inerte, si les corps dansent ou sont dansés…
Mélancolie(s)
Julie Deliquet entretient avec Anton Tchekhov une connivence telle qu’elle peut, partant de la pièce Les Trois Sœurs, bifurquer en chemin pour rejoindre Ivanov, un autre grand texte du génie russe. On fait ainsi la connaissance d’Irina, de Macha et d’Olga, toutes trois avides d’un ailleurs qui se dérobe constamment. Puis on rallie les pas d’Ivanov, cet homme qui aurait tellement aimé être heureux et qui n’y parvient pas. Parce que l’auteur russe aimait les exaltés, celles et ceux qui exigent toujours plus de la vie, les acteurs sur la scène semblent avoir la fièvre au corps. Habillés de jeans et de tee-shirts, ils sont d’un naturel inouï. La représentation pulse comme pulse l’existence.
Les déclinaisons de la Navarre
Dans un jardin, Marguerite, future Reine Margot, croise pour la première fois celui qui deviendra son époux, Henri de Navarre. Cette scène de rencontre amoureuse sert de point de départ aux deux danseurs du collectif pjpp, qui la rejouent et en déclinent toutes les variations possibles. Des situations aussi drôles qu’absurdes surgissent : changement de décor ou de procédé narratif, ajout de contraintes physiques ou langagières, répétition et parodie. Soutenus par une bande sonore alliant toutes les influences musicales, leur danse suit une progression rythmique dont les réglages au millimètre renforcent toute la théâtralité. Un spectacle aussi léger qu’exigeant.
La vie devant soi
Pour ne pas vivre sans amour, il faut choisir soi-même sa famille de cœur. Le lien qui unit Momo, le petit Arabe débrouillard, à Madame Rosa, une vieille femme juive autrefois prostituée, est de ceux qui sont indéfectibles. Du roman de Romain Gary – signé sous le nom d’emprunt d’Émile Ajar –, Simon Delattre a tiré une adaptation théâtrale et musicale qui fait souffler un vent d’espoir. L’altruisme, la solidarité et la générosité sont en effet au centre de cette représentation émouvante, drôle et ludique. La foule pittoresque des personnages qui peuplent le récit est incarnée en scène par une série de marionnettes. Façon de rappeler à chacun qu’il n’est pas vain de prêter l’oreille à l’enfant tendre qui sommeille en nous.
LiLeLaLoLu
Un abat-jour suspendu. Un vieux fauteuil. Une pile de livres. Ils entourent le Père Touff, qui nous reçoit dans son grand manteau bleu. Livre histoire, livre maison, livre cache-cache, livre à sons, livre mou ou à trous. Ils sont tous là, tranquilles et sages, souvent pleins de mystères. Bientôt, la lecture va commencer. Mais le Père Touff n’est pas au bout de ses peines : la souris Cabotine est au travail. Les livres, elle a une façon bien à elle de les lire. Elle les mange, elle les ronge, elle les triture. S’il l’attrape, elle finira séchée, aplatie et servira comme marque page… Une petite souris bien plate, qui laisse dépasser sa queue hors d’un livre permet de retrouver infailliblement l’endroit où la lecture s’est interrompue !
Les Butors
Avec leurs cervelles de piafs, les butors, oiseaux mystérieux des marais, se livrent à une parade amoureuse de haute voltige. Perchés sur un étrange manège inspiré des moulins à vent, nos deux drôles d’oiseaux se volent dans les plumes avec beaucoup d’humour au cours de rituels saugrenus. S’enchaînent préliminaires aériens insolites, danses décalées, envols vertigineux, équilibres funambulesques. C’est acrobatique et burlesque à souhait. Leur jeu clownesque donne un spectacle rafraîchissant à la recherche de l’oiseau rare, où la virtuosité technique côtoie l’insolite, le doux, la poésie.
25 ans de hip-hop
À l’occasion des 25 ans du festival Suresnes cités danse, le chorégraphe Farid Berki a créé un spectacle en forme de florilège, qui célèbre la danse hip-hop dans la variété de ses styles et retrace les évolutions qui ont marqué cet art chorégraphique. Quatorze femmes et hommes, trois générations de danseurs, nous conduisent dans cette traversée festive. Ils réinventent pour nous les figures les plus emblématiques et spectaculaires du hip-hop, et nous offrent également des tableaux intimistes explorant la source du mouvement, la décomposition du geste, l’improvisation. Le tout sur une bande-son allant de la funk aux musiques électroniques, de Bach au jazz orchestral, des chants d’Afrique noire aux percussions orientales.
Fatoumata Diawara
Des dreadlocks comme emblème spirituel, une tenue empruntant aux styles massaïs et zoulous, un chant digne héritier de la tradition du wassoulou au Mali: Fatoumata Diawara défend avec ferveur son africanité. Ce qui ne l’empêche pas de cultiver les chemins de l’expérimentation au contact des inspirations folk, soul ou pop. Après Fatou, album intime où elle évoquait ses blessures d’enfance, Fenfo est le fruit d’une harmonie retrouvée. Sur le disque, l’artiste invite Matthieu Chedid (après leur collaboration sur Lamomali), le violoncelliste Vincent Segal, et pose ses accords de guitare sur des percussions africaines et les sonorités ancestrales d’une kora. Avec force et douceur, celle qui crevait l’écran dans le film Timbuktu nous rappelle, par sa présence scénique solaire, que la chanson reste son plus grand amour.