Rencontre choc ! Depuis vingt ans, Debout sur le Zinc est LE groupe français, dont les inspirations vont du rock au jazz manouche, du blues au slam, avec des accents klezmer. Après avoir foulé les plus belles scènes de France et d’Europe, ils reviennent avec leur onzième album studio en forme d’hommage à Boris Vian, écrivain unique, joueur de « trompinette », auteur de tubes pour Henri Salvador, et soutien indéfectible du jeune Serge Gainsbourg.
Les chansons choisies par Debout sur le Zinc, écrites dans les années 50, restent résolument modernes : du mythique Déserteur au swinguant Ne vous mariez pas, les filles, la jubilation sera au rendez-vous. Le groupe nous fera aussi découvrir des textes inédits tels qu’Il est tard, On fait des rêves, ou encore Je te veux. Qui eut crû que Boris Vian, disparu à 39 ans, entrerait dans la prestigieuse collection de La Pléiade, grâce à son génie anti-conformiste ? Un hommage musical et littéraire à ne manquer sous aucun prétexte !
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Yannick Jaulin
Yannick Jaulin nous revient pour une nouvelle jouissance langagière partagée ! Après s’être interrogé sur les mythologies religieuses dans Comment vider la mer avec une cuiller (2015), il part en quête linguistique pour mieux nous conter son amour des langues. Elles sont huit mille encore parlées à travers le monde, sur les braises desquelles il faut souffler pour préserver notre richesse et nos altérités.
L’artiste parle de son héritage sensible et de ses lubies : la honte des patois, la résistance à l’uniformisation, la joie d’utiliser une langue non normalisée, et la perte de la transmission, car avec les mots disparaissent aussi les savoir-faire, les savoir-être au monde. Le musicien Alain Larribet habille ce « concert parlé » de chants vibrant de liberté et de sonorités lumineuses. Leur duo parvient à nous conduire jusqu’au plus intime de nous-même, au creux de cette langue maternelle enfouie, berceau secret des premiers mots d’amour…
Bien sûr oui ok
Un comédien se lance dans une recette de génoise. Cuisson : 8 minutes. Tout en fouettant les œufs et en blanchissant le sucre, il se met à pétrir les mots avec gourmandise en décrivant ses gestes culinaires en apparence si anodins. Entre digressions, mauvais goût et réflexions sur la vie, il va nous plonger dans des questionnements aussi simples qu’essentiels, aussi drôles que philosophiques.
Nicole Genovese propose ici une initiation joyeuse au théâtre contemporain et s’empare du thème de la pâtisserie pour mieux nous parler de « pâte » humaine. Il sera question de cuisine, mais aussi de magie, de Moyen Âge, de Georges Bataille et d’économie générale… et d’un bon outil pour nous aider à traverser le monde dans lequel nous vivons : l’humour. Un spectacle imaginé pour les collégiens, à savourer aussi bien en salle de classe que dans un lieu de représentation plus classique.
Loss
Après que Rudy, un adolescent de 17 ans, s’est jeté sous un train à la sortie du lycée, ses proches refusent le deuil : sa mort n’est pas acceptable. Avec Loss, la metteure en scène Noëmie Ksicova se questionne sur notre relation au tragique dans une société qui semble l’éluder, voire le proscrire. Comment vivre la maladie, la mort, la folie ? Elle propose une immersion au sein d’une famille qui tente de ramener à la vie l’être disparu, quitte à accepter que la petite amie du jeune défunt en emprunte les vêtements, les habitudes, puis la place. Un huis clos à l’aura mythologique qui, plutôt que de juger la « démence » des actes, souligne l’héroïsme tragique d’un Orphée aux Enfers abrité dans des existences ordinaires.
Puisque c’est comme ça je vais faire un opéra toute seule.
Depuis qu’Anya a grandi, les regards autour d’elle ont changé. Ceux des hommes, ceux des femmes et ceux de ses camarades. Anya déborde d’envies, de musique… et de colère face à l’injustice, aux interdits, aux injonctions à devenir autre chose que ce qu’elle veut être : libre ! On lui dit que les grandes compositrices, ça n’existe pas ? Puisque c’est comme ça, elle s’enferme dans sa chambre pour faire son opéra toute seule, en promettant : « Moi, Anya Karinskaya, je serai la plus grande compositrice de tous les temps. »
Avec fantaisie et humour, l’autrice-compositrice-interprète Claire Diterzi nous plonge dans le cœur d’une jeune fille nourrie par l’énergie de révolte et la passion de la musique. Une pièce musicale qui confirme que les colères d’enfant, loin de n’être que des caprices, sont d’immenses puissances de réinvention.
Là où je croyais être il n’y avait personne
Les metteur.e.s en scène Anaïs Muller et Bertrand Poncet n’ont pas hésité à mélanger le vrai au faux, leurs propres vies et la pure fiction pour créer leurs personnages de scène, déjà présents dans le cycle Les Traités de la perdition dont Là où je croyais être il n’y avait personne est le deuxième volet. Alors que Bert et Ange jouaient à faire du théâtre pour tromper l’ennui et devenir d’autres personnes dans Un jour j’ai rêvé d’être toi , les voici de nouveau mettant de côté fantasmes fanés et vies rêvées pour commencer à écrire une histoire qui leur est propre.
Lors d’un bal, alors qu’ils sont à la recherche d’une idole, c’est Marguerite Duras descendue du ciel qui vient leur porter secours. Le duo tente alors de voir le monde à travers les yeux de l’écrivaine et de l’entendre depuis sa perspective pour comprendre enfin ce que peut avoir en tête celui qui se met à écrire.
Dissolution
Alors que son fils et son petit-fils lui rendent visite à l’hôpital, un grand-père se lève de son lit pour parler. Il s’adresse à nous comme à un seul enfant pour nous raconter une histoire précieuse et essentielle avant son départ…
Julia Vidit propose à l’auteure Catherine Verlaguet de poursuivre l’écriture de Dissolution, pièce courte et inspirante qui parle de disparition et de filiation, de forces qui se transmettent, de fleurs qui poussent et d’enfants qui grandissent. La rencontre entre trois générations sera placée au cœur du spectacle, interprété par un comédien dont le visage, les rides et le souffle nous raconteront une vie qui s’efface peu à peu, jusqu’à se dissoudre, pour laisser le champ libre aux enfants qui l’écoutent. Une proposition en forme d’ode à la vie, emprunte de douceur et de poésie, dont les enfants sortiront fortifiés.
Jamais dormir
Thalia ne dort pas. C’est impossible. Il y a trop à inventer la nuit. Trop à découvrir. Surtout quand on a la chance d’habiter un lit-couteau-suisse, de connaître le passage des mondes engloutis, d’être la soeur secrète d’un nuage. Surtout quand la vie derrière la porte est trop dure à rêver. Autour d’un dispositif scénique très simple, un lit qui tour à tour devient navire, cabane, tapis volant, une petite fille de 8 ans raconte les mondes qu’elle fabrique la nuit pour échapper à la violence de son environnement.
Avec cette pièce, l’auteur et metteur en scène Baptiste Amann rend hommage à l’imaginaire, aux petites filles qui débordent, à la nuit et à son pouvoir fantasmagorique. Un récit frondeur et aventurier, comme un échantillon des mille vies qui se réinventent dans le secret des chambres d’enfants que la souffrance a conduits à produire de la beauté.
Je suis une fille sans histoire
Pourquoi est-on triste quand le personnage de notre film préféré meurt ? Existe-t-il une différence entre la fiction et le mensonge ? Pourquoi les femmes ont-elles si souvent un rôle marginal dans les récits ? Alice Zeniter répond à toutes ces questions et à bien d’autres au fil d’une conférence gesticulée aussi érudite que vivifiante. La romancière de L’Art de perdre, prix Goncourt des lycéens en 2017, est également spécialiste en narratologie. En une heure et quart, elle nous explique comment la fiction contribue à forger nos représentations du monde, nous livre tous les secrets du « storytelling » et nous apprend à déjouer les fake news, convoquant tour à tour Ursula Le Guin, Aristote, Saussure ou Baptiste Morizot. Simplement, et avec beaucoup d’humour.
Pour la mettre en scène, le circassien Matthieu Gary crée le décor d’un bureau en temps d’écriture, tapissé de feuilles volantes en guise de notes, dont certaines constituent même un igloo où Alice trouve refuge dans les moments de doute. Loin des très rébarbatifs cours magistraux, un spectacle-conférence engagé et idéal pour stimuler notre appétit d’histoires !
Depuis que je suis né
Il a vu sa grand-mère, une femme éminente, écrire ses mémoires. Pourquoi ne ferait-il pas la même chose, même s’il n’a que 6 ans et vient juste d’apprendre à lire et écrire ? C’est ainsi qu’un petit garçon se lance dans ce projet de grande ambition : se livrer au récit rétrospectif des événements marquants de sa propre existence. De sa naissance à ses premiers babillages, de l’épopée de la crèche à l’entrée en maternelle, des premiers apprentissages à la découverte de la notion nébuleuse de « travail », rien ne sera laissé de côté dans son autobiographie, racontée en mots et en chansons.
Avec ce projet, David Lescot écrira pour la première fois à destination des enfants de 6 ans. Il mettra en scène son jeune personnage dans la « chambre » de son imagination, au cœur d’un petit castelet contenant des installations d’objets sonores et de machines musicales savamment bricolées.