Il arrive souvent que pour passer le temps l’on se retrouve dans une librairie à flâner en regardant les livres sur les présentoirs. C’est la qualité des présentoirs qui fait la qualité d’une librairie. Cette librairie avait de jolis présentoirs. Ou plutôt, les livres présentés sur les présentoirs donnaient envie d’être lus. Ce jour-là donc, dans cette librairie aux jolis présentoirs, un livre attirait mon attention car il avait un bandeau, comme ceux que l’on met lorsqu’un livre a gagné un prix. Sur ce bandeau il était écrit « Charles Pennequin ». Charles Pennequin n’est pas un prix, Charles Pennequin est un grand auteur. Le bandeau bleu et le présentoir avaient été efficaces, j’achetais ce livre au titre magnifique : Pamphlet contre la mort. Ce livre, qui est un recueil de textes, se moque donc de la mort. Il se coltine la mort bien en face, la regarde bien et lui fait sa fête. C’est un pamphlet. Il y a donc une idée d’outrance, de tonitruance même. Il y a de l’excès, de l’humour (on rit beaucoup à la lecture de Pamphlet contre la mort). Mais il y a sur- tout de la poésie dans les textes de Charles Pennequin, ancien gendarme devenu écrivain-poète. Pour moi qui suis musicien, composer à partir de ces textes est apparu comme une évidence car les mots de Pennequin « sonnent bien ». Dans le sens musical du terme. Les phrases de Pennequin avancent en spirale. Ce sont des boucles qui avancent. Chaque phrase, chaque idée se développe en se nourrissant de ce qui vient d’être écrit, poussant à chaque fois plus loin dans l’idée, creusant dans l’idée, creusant dans la phrase, creusant tout au fond pour voir jusqu’où ça peut tenir. Plutôt qu’une spirale: un ressort. Car il y a de la force à chaque idée qui se développe, à chaque phrase qui s’écrit. Il y a de la force et du rebond. Et alors, comme j’aime travailler la musique à partir de boucles et de ritournelles, l’écriture de Charles Pennequin m’a immédiatement plu, m’a immédiatement parlé, concerné. Je suis musicien et j’aime mettre de la musique sur les textes et j’aime mettre des textes en musique. Sur ce projet, comme Charles Pennequin qui pousse les mots au plus loin j’ai envie de faire de même musicalement, c’est à dire de suivre au plus près les mots, de les faire miens ces mots et de donner à entendre ce qu’ils expriment de colère, de rage, de drôlerie irrésistible, de profonde mélancolie. Joachim Latarjet
Archives : Evénements
Evenements du CDN
Table ronde
avec Éric Aubry, directeur de La Paperie–Angers (Centre national des arts de la rue et de l’espace public)
Élisabeth Rojat-Lefebvre, architecte et urbaniste, directrice du CAUE 78 – Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement des Yvelines
en présence de Sylvain Maurice, metteur en scène et directeur du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines – CDN
et Marie-Christine Léger, secrétaire générale du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines
modérateur Pascal Le Brun-Cordier, responsable du Master Projets culturels dans l’espace public à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, directeur de l’agence Vertigo In Vivo, création artistique et projet urbain
Depuis sa première édition en 1997, Odyssées en Yvelines s’est régulièrement interrogé sur ses missions, son développement et son évolution sur le territoire. Aujourd’hui, la position singulière de notre Centre dramatique national au sein de Sartrouville et du territoire, ainsi qu’un programme de renouvellement de notre quartier nous donnent l’occasion de réfléchir à la place des théâtres dans les villes. Cette Table ronde est une réflexion à partager sur l’évolution de nos équipements, leurs projets et le lien avec les populations.
Répétition publique
Rendez-vous le mardi 26 septembre à 19h30
Navette depuis Paris-Etoile
La 7e Fonction du langage
Qui a commis le crime ? Bayard, inspecteur des Renseignements généraux, débauche Simon, jeune prof de lettres, pour mener l’enquête… Ce duo, qui emprunte aussi bien à San Antonio qu’à Sherlock Holmes, enquête de Paris à Venise en passant par les États-Unis. Qui se cache derrière le masque du Grand Protagoras, Maître du mystérieux Logos-Club ? Le mobile du meurtre est-il « la septième fonction du langage », qui donne un pouvoir de conviction démesuré à celui qui la connaît ? La communication va-t-elle prendre le pouvoir sur la puissance des mots ?
Sylvain Maurice a réuni un trio d’orateurs – Constance Larrieu, Pascal Martin-Granel, Manuel Vallade – qui rivalisent d’ingéniosité et d’éloquence. Leurs joutes verbales – rythmées par la musique de Manuel Peskine – sont aussi profondes que ludiques. Elles racontent, grâce aux dialogues affutés de Laurent Binet, la grandeur du verbe et ses limites, et peut-être la fin des utopies.
Le Barbier de Séville
Opéra bouffe sans doute le plus célèbre de l’histoire de la musique, il est une éternelle source de délices. Transposé dans les années cinquante avec un décor aux accessoires kitsch, sa mise en scène est à la fois intelligente et vive. L’histoire : un vieillard amoureux prétend épouser sa pupille. Un jeune amant plus adroit la prévient et la conquiert. Elsa Dreisig, la Rosina de ce Barbier de Séville, a reçu le prix de la révélation lyrique aux Victoires de la musique classique 2016.
Anquetil tout seul
Au fil d’un récit passionnant, on suit la carrière de ce champion d’exception, admiré mais mal-aimé du public qui lui préférait l’éternel second, le sympathique Raymond Poulidor. Réalisant une performance physique et théâtrale, le comédien campe avec une vibrante intensité à la fois le sportif hors norme et l’homme à la vie privée compliquée.
Katia Guerreiro
Le fado est né au début du xixe siècle au Portugal. Son nom vient du latin fatum, qui signifie destin. Les chants sont nés dans les bas-fonds de Lisbonne avant d’atteindre les oreilles de la bourgeoisie. Les paroles évoquent des amours impossibles, des jalousies, la nostalgie, le chagrin, l’exil. Digne héritière d’Amalia Rodrigues, Katia Guerreiro incarne mieux que tout autre la voie originelle de ce fado. Une voix captivante pour un concert unique.
Horizon
Avec Horizon Philippe Ménard prend de la hauteur et redimensionne notre place d’humain, entre ciel et terre, face à l’horizon. Il nous emmène dans une aventure chorégraphique qui nous immerge dans une « sensation du monde », dans une intimité organique de notre condition d’être humain dans sa quête de sens, face à l’infini. La danse prend ici toutes les allures d’une énigme à résoudre : comment se sentir vivant, ensemble ?
La Veillée
Autrefois, à la nuit tombée, on se retrouvait autour d’un feu de bois. Tout le monde venait, la famille, les amis, les voisins. On parlait, on riait, on dansait aussi. C’était la veillée. Une tradition que ranime dans un spectacle chaleureux et iconoclaste le metteur en scène Pascal Rome. Assis sous les lampions, Mme Champolleau et M. Gauthier, héros fictifs mais vrais comédiens, causent : des étoiles, des extraterrestres, de fondue savoyarde, de Brigitte Bardot. Et ils chantent Maladie d’amour ou un tube de Dylan. Le public, subjugué, suspendu à ce moment de grâce, boit leurs paroles sans aucune envie de se lever pour rentrer chez lui et regagner sa solitude.