Mélissa Laveaux

Nourrie d’influences plurielles, allant de Joni Mitchell à Billie Holiday, sans oublier Nina Simone ou le groupe Arcade Fire, Mélissa Laveaux est l’artisane d’une musique folk langoureuse mâtinée de pop et d’influences caribéennes. Avec Radyo Siwèl, son nouvel opus, elle parcourt l’histoire de son pays d’origine, Haïti, occupé par les États-Unis de 1915 à 1934.

Pour résister, le peuple créole avait développé tout un arsenal de chansons à double sens. Entonnées par son modèle Martha Jean-Claude (1919-2001) – légende de la musique haïtienne – elles ont marqué l’artiste par leur puissance humoristique, mélodique et séditieuse. Avec ces mélodies, pour certaines centenaires, la chanteuse-guitariste d’Ottawa explore l’âme de l’île antillaise de ses parents et révèle une intense facette de son talent de diseuse de belles aventures.

Louise, elle est folle

suivi d’une conférence
Mai 68, le chaos peut être un chantier

Deux femmes s’adonnent à un désopilant ping-pong verbal. Elles y soulignent la folie du monde, questionnent la société et les idées reçues, les formules matraques qui appauvrissent la pensée, le langage. Elles utilisent des mots dont elles vérifient à tout moment la signification, l’intensité et la charge émotionnelle. Elles parlent pour renverser l’évidence, le cliché et mettre en avant la bêtise et l’absurde. Elles se demandent comment changer les choses.

Leslie Kaplan, auteure de ce texte loufoque, interroge avec impertinence ce qui ne va pas de soi dans notre société et notre rapport aux autres. Une traversée des apparences jubilatoire suivie d’une conférence et d’impromptus burlesques sur le pouvoir, les privilèges, la consommation. Les thèmes débattus : quelle société voulons-nous ? Où en sommes-nous de la révolution française, de mai 68 ?

Stravinski remix

Au début du XXe siècle, Igor Stravinski révolutionnait l’idée qu’on se faisait de la musique dansée et livrait à la postérité des partitions flamboyantes, renversantes, parmi lesquelles le « cultissime » Sacre du printemps. Pour honorer cet artiste rétif à toutes les conventions, il fallait un chorégraphe capable de franchir lui aussi les frontières sans peur de mélanger les genres.

Farid Berki est l’homme de la modernité. Pour lui, il n’y a pas de barrières qui tiennent quand il s’agit de créer. Sur deux compositions de Stravinski, Scherzo fantastique et L’Oiseau de feu, il injecte une danse urbaine, venue de la rue, le hip-hop. Stravinski ne s’en porte que mieux.

Simon la Gadouille

Au retour des vacances de Pâques, l’école compte deux nouveaux élèves : Martin et Simon, qui se lient d’amitié et deviennent vite inséparables. La pièce raconte leur histoire poignante en marge des autres élèves de la classe, souvent impitoyables. Tendre et cruel, le texte de l’auteur écossais Rob Evans fait renaître les images du passé pour évoquer les touchantes difficultés d’être courageux quand on est enfant, et les remords qui collent parfois à l’âme des adultes.

Dans une relation très proche au public, le comédien, seul en scène, livre une interprétation remarquable des différents élèves, drôle et terrible à la fois. Un musicien accompagne cette traversée dans l’enfance, apportant au récit une très juste dose d’émotions. Bouleversant.

Arlequin poli par l’amour

« Arlequin, voudrais-tu aimer une personne qui te trompe ? » demande la fée. Pour mettre en scène ce texte de Marivaux, grand orfèvre du sentiment amoureux et de ses corollaires, la jalousie, le chagrin, le désir, il fallait une rock star du théâtre. C’est précisément ce qu’est Thomas Jolly qui, au Festival d’Avignon, a renversé de bonheur le public avec un spectacle de dix-huit heures.

Cette fois, quatre-vingt-dix minutes lui suffisent pour allumer le feu sur un plateau de fête où la musique semble rentrer dans le corps des jeunes comédiens qui courent, dansent et font de Marivaux le plus branché des auteurs dramatiques. Du vrai, du beau, du puissant théâtre populaire.

Si oui, oui. Sinon non.

D’un côté, le Quatuor Béla, un de nos meilleurs quatuors à cordes familier des œuvres de Steve Reich, George Crumb, György Ligeti. De l’autre, le compositeur-chanteur Albert Marcœur dont les chansons pourraient être rangées dans une bibliothèque aux côtés des volumes de Georges Perec ou Jean-Michel Espitallier.

Ensemble, ils nous plongent avec délectation et jubilation dans un univers musical drôle, vivant et vibrant, porté par des textes délicieux aux thématiques aussi improbables que quotidiennes : les produits d’entretien, l’éclipse, les valises à roulettes, les chemins de l’école, les mouches…Un concert virtuose qui manie l’ironie et cultive un certain art poétique.

Rhizikon / Opus Corpus

Trapéziste de formation, Chloé Moglia explore depuis plus de dix ans la suspension et le vide. Sa vocation à repousser sans fin les limites de sa technique crée des spectacles à nul autre pareils où elle cisèle le mouvement aérien.

Dans Rhizikon, elle interroge les notions de prise de risque. Basculant son corps tête en bas, l’artiste évolue sur un tableau noir d’école, défie l’apesanteur et exécute une performance à couper le souffle, d’une beauté incroyable.

Dans Opus Corpus, à rebours des principes de vitesse et de performance, elle creuse le sillon de l’ultra-dépouillement. En suspension et à proximité du public, elle offre au regard la densité d’un champ de forces et d’incertitudes qui rend perceptible le moindre souffle, la moindre faille. Une expérience intime et intense.

Contagion

Stéphane,  professeur d’histoire – supposé bien connaître les jeunes – est diversement sollicité au sujet du soupçon de radicalisation qui plane sur eux. Au au cours de trois face-à-face avec un adolescent, un journaliste et un auteur dramatique, il tente de répondre aux attentes des uns et des autres…

Avec intelligence et humour, François Bégaudeau, scénariste du film Entre les murs (Palme d’or à Cannes), passe au laser de son écriture singulière les vérités et les illusions, les tragédies réelles et les complots plus ou moins ineptes. Un théâtre qui préfère les questions aux réponses toutes faites.

 

Découvrir la danse américaine

avec Petter Jacobsson, directeur du ballet de Lorraine
et Thomas Caley, coordinateur de recherche et assistant chorégraphe

19h : Rencontre (Petite salle)

20h30 : Représentation (Grande salle)