M.M.O.

Solo, duo, trio. Dans une série de danses métamorphosées, des créatures merveilleuses aux costumes extravagants s’animent dans une forêt enchantée, organique et mystérieuse. Lac qui prend forme humaine pour danser, pas de deux d’une reine des neiges et d’un gorille… Occupant l’espace de la scène et se métamorphosant de tableaux en saynètes, les images féeriques mises en scène jouent de la profondeur et du relief pour créer un univers magique et captivant où se déploie avec drôlerie le rapport de l’Homme à la nature. Conjuguées à la musique de Ravel, les figures magiques de l’enfance s’inventent une vie moderne dans une rêverie envoûtante et décalée.

Hôtel Feydeau

Cinq pièces de Feydeau en une seule soirée de théâtre : c’est le pari du metteur en scène Georges Lavaudant qui propose un parcours en forme de grand-huit dans les univers hilarants du maître du vaudeville. Immersion mouvementée dans un monde où les portes claquent sur les épouses trompées, les maris cocus, les bourgeois vaniteux, les enfants capricieux.

Feydeau, c’est la promesse d’un rire en cascade, surtout quand le spectacle est porté à bout de bras par des acteurs qui s’ébattent avec délectation dans un maelström d’adultères, de trahisons et de règlements de compte. Ce spectacle désopilant est rythmé à la virgule près.

D’après Feu la mère de madame, On purge bébé !, Léonie est en avance, Mais n’te promène donc pas toute nue !, Cent millions qui tombent.

F(l)ammes

Dix jeunes femmes prennent le théâtre d’assaut. Elles viennent des quartiers populaires. Filles ou petites filles d’immigrés, elles deviennent, le temps d’un spectacle énergique, les actrices de leur propre vie. Avec un mélange de pudeur et d’audace, sans jamais tricher avec la vérité, elles lèvent le voile sur leur quotidien : le racisme qui menace, les dangers du fanatisme qui pointent et, surtout, l’envie d’inventer leur futur.

Dans leurs mots, surgit le portrait en mouvement d’une France entre héritage et émancipation. Cette parole nécessaire, Ahmed Madani la met en scène avec une ferveur qui galvanise le public.

Vincent Delerm

Barbe naissante, lunettes d’écaille, cheveux en bataille, Vincent Delerm pose sur les petits et les grands événements de la vie des mots qui leur vont comme un gant. Parolier inspiré, il love ses textes dans des musiques ultrasensibles, entre mélancolie et légèreté. Ses chansons entêtantes trottent en tête. S’y mêlent des images et du théâtre, du cabaret dans ses personnages à double fond.

Avec son dernier album, À présent, l’artiste touche dans le mille avec des textes qui savent transformer l’ordinaire en pure poésie. La scène reste son lieu de prédilection où il entretient avec son public la plus belle des complicités. Une rencontre rare avec un artiste au sommet de son art.

Bibi

Mais derrière la bonhomie et la naïveté, la colère gronde : Bibi dit la misère de son enfance, les filles qu’on désire, et parle de son père, tellement aimé et tellement haï.

La rencontre des comédiens de l’Oiseau-Mouche – compagnie professionnelle qui réunit des personnes en situation de handicap – et de Sylvain Maurice se place sous le signe de Charles Pennequin, dont le spectacle s’inspire très librement. Bibi est un projet où les corps parlent à travers des saynètes décalées, un peu à la manière de Jacques Tati. Pourtant, derrière le rire, Bibi est aussi un projet qui fait place à la colère : celle « des âmes simples » que l’auteur décrit aussi comme un « populo très tranquille, pas méchant pour un sou, la petite sottise de notre temps ». Bibi est une tentative de faire spectacle avec et pour les sans-voix.

• Promo du web à 12€ mercredi 14 février à 21h

Désarmés (Cantique)

Elle et Lui chantent l’amour sur fond de guerre, l’amour malgré la guerre. Elle et Lui , une Juliette et un Roméo que l’on imagine contemporains, jeunes amants dont les peuples respectifs se disputent la même terre. De ce tumulte, on entend que le chant qui monte d’Elle à Lui, de Lui à Elle. Et qui ouvre l’espace d’une promesse.

Leurs voix sont douces, chuchotées ou éraillées pour évoquer la sensualité, la colère, le désespoir et le désir d’un amour apaisé. À travers deux monologues se faisant face, alternent l’énergie du rock et le temps suspendu de la méditation. Catherine Kollen réunit des artistes professionnels et un chœur d’adolescents, issus de classes de théâtre et de musique, pour chanter la ferveur de la jeunesse.

Bois un peu d’eau ou de vin ou d’air
Respire
Le temps de penser à ta réponse
Je te regarde
Tes doigts entourent le pot de vin
Je te regarde boire
Je trouve que tu es pour moi
Tes mains sont à ma mesure
Bois mon aimé
Par-delà les collines il y a le cimetière

Et les anciens se reposent
Les tiens et les miens
Les nôtres dorment là

Ma cuisine

Conçu comme le jeu du marabout de fi celle et placé sous le patronage de Georges Perec, Ma cuisine est un spectacle qui mêle théâtre d’objet, vidéo, musique… et cuisine. C’est un spectacle ludique qui parle de la mémoire, à travers quelques évocations et souvenirs. Cette « cuisine » est par conséquent un spectacle aussi gustatif qu’intime, où il sera question des grands-parents, de goûters enfantins, mais aussi du temps qui passe inexorablement… Le spectacle se conclut par une dégustation.

Longueur d’ondes

En mars 1979, au coeur du bassin sidérurgique de Longwy, l’une des premières radios libres françaises a commencé à émettre : Radio Lorraine Coeur d’Acier. Elle était destinée à être le média du combat des ouvriers pour préserver leurs emplois et leur dignité, mais elle a transcendé cette lutte, pour devenir une véritable radio « de libre expression ». À la manière d’une éphéméride mêlant témoignages et sons d’archives, Bérangère Vantusso, en collaboration avec Paul Cox pour la réalisation des images, raconte les seize mois d’histoire de cette radio au moyen du kamishibaï, un art du conte japonais. Comment cette expérience d’insoumission collective raconte encore quelque chose de la jeunesse d’aujourd’hui ?