81 avenue Victor-Hugo

Devant la porte de la Loi se tient un gardien.Ce gardien voit arriver un homme de la campagne qui sollicite accès à la Loi. Mais le gardien dit qu’il ne peut le laisser entrer maintenant. L’homme réfl échit, puis demande si, alors, il pourra entrer plus tard. « C’est possible, dit le gardien, mais pas maintenant ». F. Kafka

Ils s’appellent Inza, Mustapha, Mamadou, Ibrahim, Souleyman, Adama, Mohammed, Méité. Ils racontent leur parcours de migrants, depuis la périlleuse traversée de la Méditerranée jusqu’aux trottoirs d’Aubervilliers, en passant par la violence des passeurs et celle de l’État français. De leurs témoignages est né un spectacle qu’ils portent sur la scène avec détermination, douceur.

Les Crapauphiles

Quand la nuit est limpide et qu’aucun bruit ne trouble la terre au repos, dans la vase, ouvrant en extase ses yeux de topaze, il est, il est… le  crapaud ! Angeline et Robert sont incollables. Et pour cause, ils ont consacré une partie de leur vie à s’occuper d’un petit batracien. Ce crapaud  à couteaux, qui un jour a élu domicile chez eux,   ils l’ont baptisé Michel. Un vrai miracle pour ce  couple sans enfant !

A grand renfort de photos, ils nous racontent la vie de leur compagnon doué de mille talents. Son installation, son plat favori, ses amis, ses ennemis, son anniversaire, sa chanson préférée… Cette leçon de choses savante et poétique est le prétexte à un savoureux numéro d’acteurs. L’occasion pour nous de tester nos connaissances littéraires et biologiques !

Comédie doucement dingue pour deux personnages et un crapaud, suivie d’une rencontre sur le monde des batraciens

Soirée Claude Sévenier

Avec Claude Sévenier (né en 1939), fondateur et directeur du Théâtre de Sartrouville et des Yvelines de 1966 à 2005, disparait une figure importante parmi les animateurs de la décentralisation qui ont porté le théâtre et le spectacle vivant à son plus haut niveau.

Si le nom de Sartrouville est souvent associé à celui de Patrice Chéreau, car c’est dans cette ville que naquit sa légende avec la création des Soldats de Lenz en 1967, c’est grâce à l’intuition et l’opiniâtreté de Claude Sévenier que notre grand théâtre, inauguré en 1986, put se construire. Sous sa direction, le Théâtre de Sartrouville devient Scène nationale, puis en 2001, Centre dramatique national, qu’il dirigera avec Joël Jouanneau. Au fil des années, Claude Sévenier cultiva une relation d’intelligence et de fidélité avec les artistes.

Précurseur et inventif, il aura innové sur deux plans : d’une part, en inventant en 1989 le concept d’artiste associé, avec Angélique Ionatos, Joël Jouanneau et Cécile Garcia Fogel. D’autre part, en créant en 1997 la biennale Odyssées 78 qui deviendra un évènement de référence nationale dédié à la création pour l’enfance et la jeunesse. Nombreux sont les metteurs en scène et auteurs qui se sont attelés à faire du « jeune public » un art majeur. Alors que le théâtre pour la jeunesse est maintenant l’affaire de tous, Sévenier et Jouanneau ont été des pionniers et des éclaireurs.

Claude Sévenier s’est ensuite lancé avec une même passion dans la codirection artistique, avec Martine Spangaro, d’une scène du Off d’Avignon, le théâtre du Petit Louvre. La soirée que nous vous proposons rassemblera artistes et proches qui l’ont connu, avec de nombreux témoignages et de la musique qu’il aimait tant. Cet hommage sera placé sous le signe de l’échange avec le public – le public qui comptait tant à ses yeux.

Je me mets au milieu mais laissez-moi dormir

Jeune homme oisif au verbe infatigable, Alexandre vit avec Marie, une femme plus âgée que lui, mais il est amoureux fou de Gilberte qui s’en est allée. C’est alors qu’il rencontre Véronika, brûlante et passionnée. Film culte des années 70, La Maman et la Putain met en scène un trio amoureux qui jongle entre libération sexuelle et jalousie.

Comment faire du théâtre à partir d’un chef-d’œuvre cinématographique ? Dorian Rossel réussit ce tour de force avec un trio d’acteurs, un tourne-disque, du champagne et quelques chaises. Déroulant la partition libre et impertinente, élégante et désinvolte de Jean  Eustache, il fait résonner aujourd’hui ce dialogue resserré mais intact, à vif, sur le déclin des utopies contemporaines.

Il n’est pas encore minuit…

Après Le Grand C, les XY reviennent bien décidés à voltiger toujours plus haut. Cette fois, ils sont vingt-deux en piste, filles et garçons, tour à tour porteurs et voltigeurs, tous spécialistes du suspens et de la suspension. Châteaux, tourelles, pyramides et totems humains s’érigent au son d’un swing pétillant, très Harlem des années 20.

« Seul, on court plus vite. Ensemble, on va plus loin ». Telle est la devise du Collectif. Ensemble, ils dessinent un monde idéal, où prise de risque, générosité et solidarité font la loi. Leur bouillonnement acrobatique est animé par un esprit de fête, de liberté et d’humour. Il n’est pas encore minuit… Tant mieux ! Il est encore temps de s’émerveiller en famille.

Camille, Max et le Big Bang Club

Camille est une jeune fille de huit ans. C’est du moins l’âge qu’elle prétend avoir… Car on peut parfois douter de ce qu’elle nous raconte, Camille ! Menteuse ? Non, pas vraiment ! Elle aime juste se raconter des histoires et inventer sa vie. Justement dans sa vie, il y a Max, le saxophone qui y met beaucoup d’ambiance. Même si tout n’a pas toujours été simple entre eux…

Pendant cette leçon de musique, ils recréent le monde entier avec des notes, chantent l’histoire du saxophone, inventent un petit théâtre pour évoquer les joies et les peines de l’apprentissage musical… à travers leur histoire, se lit la richesse de notre relation à la musique : amoureuse, tumultueuse, réconfortante ou inquiétante, érudite ou insouciante, mais profondément intime et universelle.

Jeanne Cherhal

Avec cinq albums, deux disques d’or et une Victoire de la musique, Jeanne Cherhal est aujourd’hui une artiste incontournable de la scène française. Dotée d’un univers bien à elle, cette perfectionniste travaille d’abord scrupu-leusement la mélodie sur son piano avant de l’habiller de mots… Accompagnée de son instrument de prédilection, la grande brindille revient sur scène avec la profondeur, l’humour et la  douceur qui la caractérisent.

Dans ce solo, elle se veut libre. Totalement libre d’aller piocher tels ou tels morceaux, ceux qui lui ressemblent encore, ceux qu’elle aime terriblement jouer, ceux avec lesquels elle peut toujours nous surprendre. Car, avec elle, tous les coups sont permis pour donner à son répertoire un souffle nouveau.

Ça ira (1) Fin de Louis

Des comédiens, une foule occupent le plateau, mais aussi la salle, les fauteuils, les couloirs. Ils sont quinze, vingt, trente, peut-être plus encore… Ce sont des gens du peuple qui nous interpellent. Ils vont, viennent, luttent, grondent, se soutiennent, se déchirent. Nous sommes en l’an 1787, à l’aube d’un monde nouveau. Nous, spectateurs, sommes les témoins d’une Histoire qui se déploie dans la fièvre de l’action et des   débats qui la traversent.

A l’heure où 1789 est devenu un mythe auquel le présent ne cesse de nous renvoyer, Joël Pommerat nous plonge dans les premières années de la Révolution française, à l’intérieur d’une aventure politique et humaine qui rejoue l’invention du Contrat social.

Les Rustres

« À la maison, c’est moi qui commande ! » Le ton est donné. On ne s’amuse pas chez les Rustres, qui règnent en despotes sur leurs maisonnées. Bornés, râleurs, confits dans la nostalgie des temps anciens, ces marchands vénitiens en font voir de toutes les couleurs aux femmes de leur entourage.

Dans le Siècle des Lumières, Goldoni présente un monde où l’autorité des pères n’est plus de droit divin et où la soumission des femmes paraît déjà caricaturale. La modernité est en marche. C’est par les femmes que vont exploser les verrous de l’univers étriqué et machiste de ces bourgeois en déclin. La troupe virevoltante de la Comédie-française s’en donne à cœur joie dans cette guerre des sexes sans merci. Une comédie hilarante dont vous nous direz des nouvelles !