La Vie en vrai (avec Anne Sylvestre)

Disparue en 2020, Madame Anne aura marqué plusieurs générations. Un bon nombre d’entre nous se souviennent de ses mythiques Fabulettes, moins peut-être celles et ceux qui connaissent ses chansons pour adultes. En soixante ans de carrière, elle a pourtant composé et chanté plus de 300 chansons, à la fois belles et drôles, graves et légères, délicates et indignées. « Féministe, c’est bien la seule étiquette que j’aurais honte d’enlever, affirmait celle qui chantait l’émancipation, la liberté des femmes à disposer de leurs corps et leur héroïsme quotidien.

En tout simplicité, la comédienne Marie Fortuit et la pianiste Lucie Sansen offrent une plongée dans l’univers foisonnant de la chanteuse, tout en questionnant leur propre rapport à cet héritage. Comment deux jeunes femmes endossent-elles la colère féroce, l’humour cinglant, la mélancolie solaire d’Anne Sylvestre pour mener leurs propres combats ? Archives radiophoniques, extraits d’interviews et chansons répondent à leurs récits. En duo, s’accompagnant d’un harmonium, d’un clavier et d’une guitare, elles déroulent le fil d’un matrimoine puissant et percutant. Avec tendresse, elles brossent un portrait intime et touchant, qui rend Madame Anne plus vivante que jamais.

L’Avare

Formé auprès de Michel Bouquet et acteur au théâtre comme au cinéma, John Arnold rêvait d’incarner Harpagon, le plus célèbre radin de l’histoire du théâtre. À force de vouloir protéger sa cassette et ses dix mille écus d’or, Harpagon devient fou. L’avarice n’est-elle pas d’ailleurs l’un des sept péchés capitaux ? Mais dans un monde abîmé par la surconsommation, l’esprit de sobriété trouve ses lettres de noblesse. Sur le modèle de l’économie circulaire, que serait donc un « spectacle circulaire » ?

Clément Poirée, directeur du Théâtre de La Tempête, s’amuse en imaginant une mise en scène elle-même frugale de L’Avare, en phase avec les préoccupations de notre temps. Troupe en sous-vêtements et étagères vides sont les premiers ingrédients de cet Avare en mode décroissance. Le reste, c’est au public de l’apporter ! Cette raquette qui traîne dans votre garage, cette chemise qui encombre votre placard ? Les acteur·ices en feront leur miel ! Chaque soir, troupe et public construisent collectivement le spectacle. Dans la droite lignée de la commedia dell’arte, la joie de l’improvisation, la force de l’esprit de troupe et le goût du jeu redonnent tout son éclat à cette pièce mythique du répertoire.

Une histoire de l’argent racontée aux enfants et à leurs parents

Comment l’argent a-t-il été inventé ? L’humanité a-t-elle toujours ,échangé ou a-t-elle plutôt partagé ? Qu’est-ce qui donne vraiment de la valeur aux gens, aux choses ? Deux apprentis anthropologues nous reçoivent dans leur cuisine où ils nous racontent, entre Top Chef et les Monty Python, à l’aide d’un jeu de société inventé pour l’occasion, l’histoire de l’argent. Soit 5 000 ans d’histoire, d’échanges commerciaux et de montages économiques mis en scène avec les aliments qui leur servent à préparer un repas…

Du partage d’un aurochs à l’invention de la première monnaie comestible en Mésopotamie (l’orge) jusqu’à l’achat de certaines ressources naturelles lors de l’épopée capitaliste qui inaugure l’agro-industrie… Entre art d’apprendre et enfance de l’art où des boîtes de sardines peuvent devenir d’incroyables tankers et des grains de riz une armée de légionnaires romains. Ludique et pédagogique, ce spectacle à partager entre toutes les générations est l’occasion à la fois de revenir sur des idées toutes faites et de se munir de connaissances pour appréhender le monde.

The Interrogation

Traduits dans une dizaine de langues, les textes d’Édouard Louis auscultent sa propre histoire pour chercher à comprendre notre époque. Ses romans En finir avec Eddy Bellegueule ou Histoire de la violence sondent sans concession la honte sociale, l’épreuve de l’homophobie, le harcèlement scolaire, le sentiment d’imposture, l’émancipation par la culture. En oscillant entre fiction et réalité, The Interrogation explore la vie du jeune transfuge de classe sauvé par les rencontres décisives qui ont fait basculer son destin. Madame Coquet, directrice de son collège, lui fait découvrir le théâtre et les grand·es auteur·rices (Jean-Luc Largace, Wajdi Mouawad) et l’encourage à quitter sa petite ville pour intégrer le lycée avec option théâtre d’Amiens. Puis c’est Didier Eribon, philosophe et sociologue, qui l’incite à poursuivre ses études à l’École nationale supérieure et le pousse à écrire.

Seul en scène, le comédien Arne de Tremerie, à la ressemblance troublante avec Édouard Louis, incarne les cheminements intérieurs de l’auteur. Écrit en 2021, ce monologue questionne avec une sincérité désarmante le doute, la désillusion et l’échec. Au croisement de l’intime et du politique, il sonne comme une méditation touchante sur la vulnérabilité et la mélancolie.

FIQ! (Réveille-toi)

Fondé par Sanae El Kamouni et révélé en 2003 avec Taoub mis en scène par Aurélien Bory, le Groupe acrobatique de Tanger poursuit ses recherches innovantes dans le champ du cirque contemporain. Riche d’une tradition ancestrale de pyramides humaines, le Maroc fourmille d’acrobates de talent. Grâce à des auditions dans tout le pays, quinze jeunes artistes aux personnalités flamboyantes, aux horizons aussi divers que l’acrobatie traditionnelle ou les danses urbaines, se rencontrent en 2018 pour la création de FIQ! (Réveille-toi), prêt·es à partager au monde entier la vitalité contagieuse qui les habite.

Sous la houlette de la metteuse en scène et circographe Maroussia Diaz Verbèke, l’équipe fait de la scène une grande fête où célébrer la liberté dans une effusion d’audace, d’humour et de joie. Le célèbre photographe Hassan Hajjaj, maître incontesté du pop art made in Maroc, signe scénographie et costumes de ce spectacle de haute voltige. Dans un décor kitsch et joyeux fait de caisses en plastique colorées et de tapis à motifs, les jeunes acrobates incarnent une ode exaltée au Maroc d’aujourd’hui. Sur les rythmes et les scratchs endiablés de DJ Dino, les voilà qui clament leur volonté de changer le monde. Une révolte joyeuse et irrévérencieuse. Débordement général garanti !

MC★Solaar

Depuis une trentaine d’années, il démocratise le rap grâce à un style particulier, poétique et tenace. MC Solaar, ce sont des tubes (Bouge de là, Victime de la mode, Caroline), une écriture pointue et un flow nonchalant. Après de multiples distinctions, dont cinq victoires de la musique et de nombreux Disques d’or, le magicien des mots fait son grand retour avec un nouvel album : Lueurs célestes, première partie d’un projet prévu en trois volets. On y remonte le labyrinthe de sa vie dans lequel il pioche, selon l’inspiration, une foule d’éléments disparates, parfois absurdes. Il emprunte aussi au voyage : des percussions brésiliennes à la French Touch, ou encore à la musique cubaine et aux pas de salsa, toujours au service d’un hip-hop lettré et généreux. Avec ses nouveaux morceaux très dansants Modernidad, Ils dansent et Pierre-feuille, il nous prouve qu’il n’a rien perdu de sa créativité.

Découvrez-le en concert, accompagné de son groupe survolté de sept musiciens et DJ talentueux. Préparez-vous pour les Lueurs célestes !

Atelier en famille « Des chimères »

Atelier de pratique artistique animé par Jean-Paul Rouvrais.
Le Théâtre vous propose ensuite un Choco-goûter juste avant le spectacle.

Attention, les places sont limitées et conditionnées à la venue au spectacle.

Atelier en famille « Je voterai »

Que diriez-vous de devenir le ou la chef·fe de la salle de classe ? Prenez le pouvoir en famille avec l’atelier de samedi ! Avant le spectacle, retrouvez Romain Gillot pour un atelier d’initiation aux pratiques théâtrales, autour des questions de citoyenneté.
Le Théâtre vous propose ensuite un Choco-goûter juste avant le spectacle.

Attention, les places sont limitées et conditionnées à la venue au spectacle.

Cartoon

Les cartoons vivent parmi les humains. Rien ne les en distingue, mais ils ne vieillissent ni ne meurent. Pour eux, la souffrance et la douleur n’existent pas. Dans la famille Normal, la mère est chercheuse, le père s’occupe du dernier-né, et les deux grands, Jimmy et sa sœur Dorothy, passent leur temps à se chamailler. Un chien et un poisson rouge qui parlent font partie du foyer. Tout semble aller pour le mieux dans le meilleur de leur monde jusqu’au jour où Madame Normal découvre une mystérieuse potion qui va tout mettre sens dessus dessous…

Avec six comédien·nes au plateau et une mise en scène « son et lumière » époustouflante, Odile Grosset-Grange restitue l’univers fantastique du dramaturge anglais Mike Kenny. Elle met les petites surprises dans les grandes pour échafauder une construction du récit entre dessin animé et comédie musicale, tout en rythme et impulsion, avec effets spéciaux et tours de magie à profusion. Sans rien perdre de la philosophie de cette fable contemporaine.

L’Avare

Esclave de son avarice, Harpagon ne veut pas laisser ses enfants, Cléante et Élise, jouir de la vie et de son héritage, et passe son temps à cajoler sa cassette. L’Avare est l’une des pièces du répertoire qui montre avec le plus de lucidité le combat des jeunes générations pour exister face à un monde qui les empêche de choisir leur destin. Benoît Lambert en connaît bien les enjeux. Passionné de Molière, il monte régulièrement ses pièces. C’est Emmanuel Vérité, compagnon de route et de jeu, qui incarne toute la complexité du personnage clé aussi détestable que banalement humain, pivot révélateur d’une lutte de classes et de générations, qui déjà sourd au XVIIe siècle. Autour de lui, une troupe d’acteurs et d’actrices fidèles et de jeunes provenant de l’école de La Comédie de Saint-Étienne mène le rythme avec joie, drôlerie et férocité. Tous cisèlent chaque situation, chaque relation d’être à être et donnent à entendre la beauté d’une prose qui n’a rien perdu de son éclat.