Malik le Magnifik

Malik, recueilli par une famille de pêcheurs, grandit sur une île bretonne au milieu du crachin et des marées. Il y a de la houle, de l’amour et des questions sans réponse. Il y a un adulte empli de pudeur qui nous conte son histoire parce que le partage révèle des secrets, libère et ouvre le champ des possibles. Malik joue et joue encore, et les notes s’enroulent à la voix délicieuse et enfantine de la comédienne Stéphanie Schwartzbrod qui console et accueille les chagrins. Alors, les sourires et le « bleu-soleil » nous offrent de nous réconcilier avec l’adulte que nous serons un jour, on peut
grandir et oser regarder la vie à venir droit dans les yeux. Rêver est permis, être aimé aussi, toujours. À nous de jouer !

Abdelwaheb Sefsaf, directeur du Théâtre de Sartrouville, choisit de raconter cette histoire à un jeune public pour la première fois. Mêlant musique, chant, théâtre dans un décor lumineux non dénué de malice, il use de son goût du récit et de sa passion de la musique pour nous offrir un spectacle intime et généreux à hauteur d’enfant.

Esquif (à fleur d’eau)

Il y a d’abord la mer, qui parle, qui s’agace de l’attitude des êtres humains, de ceux qui se croient tout permis. Elle s’agace vraiment, jusqu’à se mettre en colère, s’agite et des bruissements de vagues se font entendre. Au loin, l’Ocean Viking, bateau ambulance porté par les flots, fend les sillons de la mer pour sauver les vies de celles et ceux qui n’ont d’autre choix que de tenter la traversée. La mer nous raconte, et alors si l’on essayait de changer les choses un peu, pour voir ? En commençant par questionner, puis ouvrir nos yeux et nos cœurs. En continuant par écouter et puis fermer les yeux, laissez-vous envelopper par les chants d’ailleurs. C’est l’histoire du monde, comme il va, qui va vous être racontée.

Anaïs Allais Benbouali, autrice, metteuse en scène et comédienne, manie avec engagement écriture, scénographie et jeu. Ici, elle s’empare d’un des combats les plus urgents de notre époque avec une poésie et une pleine confiance dans la jeunesse porteuse d’espoir et de changement à laquelle elle choisit de s’adresser.

Attractions

Une fable poétique et solaire, faite d’acrobaties rondes et de sauts pointus, interprétée par une circassienne et un circassien qui s’envolent comme des plumes et flottent, douillet·tes comme des nuages. Sur une composition musicale originale, les corps s’enroulent et s’éloignent, comme une invitation à la rencontre et au dialogue.

Au centre de la piste, un duo de circassien·nes mu par une folle envie d’envahir l’espace de l’autre, de jouer, de se rencontrer, de s’évader aussi ! Prenant appui l’un sur l’autre, les corps jaillissent, tournent, roulent, se bousculent, se déplient, s’étirent, chutent, se rencontrent et se repoussent ! Comment faire pour cohabiter dans un même espace, comment composer pour vivre ensemble ? Se regarder, essayer, et oser inventer, voilà ce que nos deux protagonistes vont tenter d’opérer avec fantaisie, optimisme et écoute. Comment s’accueillir, « se veiller bien » pour rendre ce drôle de monde plus supportable. Toute la question est là ! Florence Caillon développe depuis plus de vingt ans une gestuelle singulière qui mêle acrobatie circassienne et geste dansé au sein du mouvement, et compose elle-même les musiques de ses pièces. Un cirque chorégraphié mis en musique pour le plus grand plaisir des petit·es et grand·es.

Le Chat sur la photo

Cela fait dix jours qu’Anya attend que son chat revienne à la maison. Cela fait dix jours que les objets se mettent aussi à disparaître un par un. Incroyable ! Alors, accompagnée de son doudou Froussard, elle part à l’assaut d’une nuit pleine de mystères. Ces deux complices auront à affronter la chose la plus terrifiante qui soit : leur imagination…

Avec la tendresse et l’humour qui leur sont chers, Odile Grosset-Grange et Antonio Carmona, qui aiment inventer des histoires à hauteur d’enfant, nous offrent ici une aventure sur la peur et le courage, sur la perte de repères et les petits-grands chamboulements ; le genre d’histoire qui file un peu les pétoches mais qui rassure à la fin pour de bon, même quand on a 4 ans !

La Campagne

Richard, médecin, et sa femme Corinne ont quitté Londres pour s’installer à la campagne. Tandis que Corinne s’acclimate à cette nouvelle vie avec leurs deux enfants, Richard enchaîne les visites à domicile chez ses patients. Un soir, il rentre à la maison en portant une femme, inconsciente, dans ses bras. Cette jeune Américaine prénommée Rebecca, qu’il dit avoir trouvée étendue sur le bord de la route, va semer le doute et révéler les fractures du couple.

Après Dealing with Clair (Claire en affaires), Sylvain Maurice adapte de nouveau le dramaturge britannique Martin Crimp. Dans La Campagne, celui-ci pousse ses trois personnages dans les méandres du désir, exhume les fantômes du passé, traque les conflits cachés et fait chanceler l’édifice des mensonges, petits ou grands, qui maintiennent le couple en équilibre. Isabelle Carré et Yannick Choirat, entourés de Manon Clavel, nous entraînent au cœur d’une mécanique théâtrale construite comme un thriller, reposant sur la puissance de la langue et ses dialogues aussi quotidiens que redoutables. Par la subtilité de leur jeu, entre profondeur et légèreté, les deux comédiens déploient devant nous toute l’humanité de ces personnalités qui se fissurent, happées par le doute.

Arcadie

Farah, bientôt 15 ans, habite à Liberty House. Ce domaine coupé du monde moderne dans lequel sa famille a trouvé refuge a pour maître des lieux Arcady, qui y professe, au cœur d’un cadre bucolique, ses penchants libertaires, son idéal de tolérance et l’amour de la littérature. Dans cette communauté quelque peu déjantée, l’adolescente en proie aux troubles naissants du désir, va voir son corps se transformer de manière étrange…

Touchant, féroce et drôle, le roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam est un récit d’apprentissage en forme de quête d’identité et d’ode à la différence. À travers ses frasques de jeunesse et ses observations tendres ou irrévérencieuses sur notre monde et ses dérives, Farah bouscule nos certitudes : Qu’est-ce qu’être un homme ou une femme ? Quelle est cette prétendue normalité qui intègre autant qu’elle exclut ? Quelle société alternative bâtir pour demain ? Sylvain Maurice porte à la scène ce texte jubilatoire alliant le « parler jeune », la langue littéraire, les détournements de romans cultes et les références à la pop culture. Incarnée avec gourmandise et sensualité par Constance Larrieu (La 7e Fonction du langage, Un flocon dans ma gorge), Farah nous plonge dans les utopies de l’adolescence.

• Promo du web sur la séance du mercredi 19 octobre :
12€ la place
(en ligne uniquement)

The Tree

(Fragments Of Poetics On Fire)

Nous sommes intimement liés à la nature et aux éléments, et si nous ne nous transformons pas, nous risquons le naufrage. Telle est la réflexion qui guide The Tree, dernière création de Carolyn Carlson pour sa compagnie. Après Eau, Pneuma et Now, l’artiste américaine clôt un cycle de pièces inspirées par Gaston Bachelard. Au fil de sept « séquences rêveries », neuf interprètes représentent les instincts primaires dont nous nous sommes éloignés : la conscience de l’harmonie incessante au creux de nos souffles, les feux qui alimentent l’âme humaine, la flamme universelle de l’amour. Carolyn Carlson utilise en décor les toiles à l’encre de Chine du peintre Gao Xingjian. Elles enveloppent dans des paysages imaginaires les lignes abstraites et lyriques de la danse. De ses débuts de chorégraphe-étoile à l’Opéra de Paris jusqu’à ce nouvel opus, Carolyn Carlson a un jubilé de créations et une centaine de pièces à son actif. L’inspiration et la popularité de cette pionnière de la danse contemporaine ne sont pas prêtes de se tarir…

Jazz Partage #03

Un vent exaltant souffle dans les clarinettes et le saxophone de Julien Stella et Bastien Weeger, qui forment le duo NoSax NoClar. Inspirée par les couleurs chaudes de l’Orient et la féerie des Balkans, boostée de free jazz et de bop, leur musique se joue des frontières entre les genres et les styles. Fruit d’explorations approfondies autour des rythmes, des timbres et de l’improvisation, elle éclate à nos oreilles comme une langue imaginaire appelant au rêve et à la méditation. Pianiste, compositeur et chef d’orchestre, « l’alchimiste » Jean-Marie Machado compte parmi les grands créateurs de la scène hexagonale. Jazz, classique, contemporaine, ethnique… : sa musique n’a cessé depuis trente ans de s’hybrider entre les disciplines, les cultures et les langages. Nous suivrons le « phare » – qui se dit Majakka en finnois – de son parcours foisonnant dans une formule en quartet des plus alléchantes : avec l’inclassable Vincent Ségal au violoncelle, l’éclectique Jean-Charles Richard au saxophone et le prolifique Keyvan Chemirani aux percussions.

Short Stories

Imaginez que vous receviez un coup de fil d’une anonyme et… qu’elle vous persuade de lui rendre visite en pleine nuit à l’autre bout de la ville. Ou bien que vos voisins partent en vacances, vous confient leurs clés et que vous entriez dans leur univers intime… Ou encore que votre femme vous présente un étrange ami aveugle et que vous vous mettiez à dessiner avec lui. Avec Short Stories, Sylvain Maurice adapte pour le théâtre six nouvelles parmi les plus accomplies et les plus célèbres de Raymond Carver (1938-1988). Le grand auteur américain est à la fois un dialoguiste hors pair, un chroniqueur inlassable du quotidien, un maître du suspens, un nouvelliste aussi affuté qu’Anton Tchekhov (auquel on le compare souvent). Ces « histoires courtes » ont toutes pour thème commun le couple. Carver observe avec curiosité, empathie et humour, cette alliance si singulière de deux êtres. Pour lui, le couple est une nécessité dont on ne peut s’affranchir, et qui plonge pourtant chaque partenaire dans la plus grande solitude. Dans une ronde infinie, il regarde ses personnages en proie aux petits et grands compromis du quotidien, sans juger.

Bartleby

Bartleby est le personnage le plus énigmatique de la littérature. Employé consciencieux d’un bureau de juristes new-yorkais, il se met subitement à répondre « Je préfèrerai pas » à toute demande. Son patron aura beau essayer de comprendre pourquoi, il se heurtera désormais à cette formule laconique. Cet homme qui s’efface du monde est le héros d’une nouvelle d’Herman Melville qui, en 1853, défie les lois de la logique et la psychologie des romans traditionnels. Un ovni précurseur de Beckett et de Kafka. Bartleby est-il une figure de résistance passive face à une bureaucratie déshumanisante ? En appelle-t-il à la désobéissance civile ? Nous susurre-t-il que la vie est une mascarade ? Rodolphe Dana et Katja Hunsinger portent à la scène le mystère abyssal de cet employé sorti du rang et la touchante humanité de ce patron s’évertuant à le ramener dans la norme et le camp des vivants. En duo avec Adrien Guiraud, qui incarne avec finesse la douceur inquiétante du héros, Rodolphe Dana met au jour la dimension émotionnelle de ce texte comique, absurde et pénétrant