Swan a 14 ans, une chambre où s’amoncellent des tas de vêtements, un téléphone oublié, un lit rose, des LED de couleurs, et des posters au mur. Cet après-midi comme tous les mercredis, Swan a rendez-vous sur Whatsapp avec ses ami·es. Sur leur groupe, Swan et ses potes se confient, se révoltent, débattent, se moquent aussi parfois de leurs sentiments, de leurs expériences, et se posent des questions : « Ça existe vraiment le gland de lait ? », « Comment on fait pour bien embrasser ? », « Est-ce qu’il y a une seule première fois ? » … Une sorte de courrier du cœur 2.0, parce que famille et adultes ne sont pas forcément les meilleures personnes pour parler de ces choses-là. Mais ce jour-là Swan n’est pas au rendez-vous. La « daronne », mère célibataire, fan de MMA et « Lapinou » le vieux lapin en peluche, sale, moche et usé tentent de savoir où est Swan et surtout avec qui.
Love à gogo ! est un spectacle drôle, loufoque et très sérieux autour de thématiques liées à la puberté et à tout ce qui peut changer quand on devient adolescent·es. S’appuyant sur des retours d’ados pour construire le spectacle, les comédien·nes, et les élèves, se posent des questions sur ce qui change lorsque l’on devient adulte, sur l’amour, la découverte de la sexualité et ce que l’on croit en savoir, sur le porno, sur internet et le consentement…
Aref n’aime plus Bahia. Il vient de le lui dire. Il rejette cet amour, il la rejette elle, il rejette tout. Mais Bahia refuse d’en rester là. Un dialogue de combat puissant, les regards et les corps se toisent, s’esquivent, s’attaquent. Quand on a 20 ans, tout brûle et nous consume ardemment. Une écriture qui mêle les voix des instruments – dambura harmonium et tablas – flow incessant et dense des mots de Bahia. Ce face-à-face sous tension écrit intégralement en alexandrins – le vers cardinal du XVIIe et du rap d’aujourd’hui et décasyllabes – comme une corrida dans laquelle les interprètes nous subjuguent. Le flux de ces paroles, implacable et bouleversant, nous laisse «sonnés».
Fabrice Melquiot, écrivain, metteur en scène, artiste associé à différentes maisons de théâtre, a choisi de raconter à sa façon l’histoire d’Esmatullah Alizada, musicien afghan, qui interprète Aref et signe la musique du spectacle. Une pièce haletante dans laquelle notes et voix esquivent la parole d’exil pour habiter la langue d’accueil.
Malik, recueilli par une famille de pêcheurs, grandit sur une île bretonne au milieu du crachin et des marées. Il y a de la houle, de l’amour et des questions sans réponse. Il y a un adulte empli de pudeur qui nous conte son histoire parce que le partage révèle des secrets, libère et ouvre le champ des possibles. Malik joue et joue encore, et les notes s’enroulent à la voix délicieuse et enfantine de la comédienne Stéphanie Schwartzbrod qui console et accueille les chagrins. Alors, les sourires et le « bleu-soleil » nous offrent de nous réconcilier avec l’adulte que nous serons un jour, on peut
grandir et oser regarder la vie à venir droit dans les yeux. Rêver est permis, être aimé aussi, toujours. À nous de jouer !
Abdelwaheb Sefsaf, directeur du Théâtre de Sartrouville, choisit de raconter cette histoire à un jeune public pour la première fois. Mêlant musique, chant, théâtre dans un décor lumineux non dénué de malice, il use de son goût du récit et de sa passion de la musique pour nous offrir un spectacle intime et généreux à hauteur d’enfant.
Il y a d’abord la mer, qui parle, qui s’agace de l’attitude des êtres humains, de ceux qui se croient tout permis. Elle s’agace vraiment, jusqu’à se mettre en colère, s’agite et des bruissements de vagues se font entendre. Au loin, l’Ocean Viking, bateau ambulance porté par les flots, fend les sillons de la mer pour sauver les vies de celles et ceux qui n’ont d’autre choix que de tenter la traversée. La mer nous raconte, et alors si l’on essayait de changer les choses un peu, pour voir ? En commençant par questionner, puis ouvrir nos yeux et nos cœurs. En continuant par écouter et puis fermer les yeux, laissez-vous envelopper par les chants d’ailleurs. C’est l’histoire du monde, comme il va, qui va vous être racontée.
Anaïs Allais Benbouali, autrice, metteuse en scène et comédienne, manie avec engagement écriture, scénographie et jeu. Ici, elle s’empare d’un des combats les plus urgents de notre époque avec une poésie et une pleine confiance dans la jeunesse porteuse d’espoir et de changement à laquelle elle choisit de s’adresser.
Une fable poétique et solaire, faite d’acrobaties rondes et de sauts pointus, interprétée par une circassienne et un circassien qui s’envolent comme des plumes et flottent, douillet·tes comme des nuages. Sur une composition musicale originale, les corps s’enroulent et s’éloignent, comme une invitation à la rencontre et au dialogue.
Au centre de la piste, un duo de circassien·nes mu par une folle envie d’envahir l’espace de l’autre, de jouer, de se rencontrer, de s’évader aussi ! Prenant appui l’un sur l’autre, les corps jaillissent, tournent, roulent, se bousculent, se déplient, s’étirent, chutent, se rencontrent et se repoussent ! Comment faire pour cohabiter dans un même espace, comment composer pour vivre ensemble ? Se regarder, essayer, et oser inventer, voilà ce que nos deux protagonistes vont tenter d’opérer avec fantaisie, optimisme et écoute. Comment s’accueillir, « se veiller bien » pour rendre ce drôle de monde plus supportable. Toute la question est là ! Florence Caillon développe depuis plus de vingt ans une gestuelle singulière qui mêle acrobatie circassienne et geste dansé au sein du mouvement, et compose elle-même les musiques de ses pièces. Un cirque chorégraphié mis en musique pour le plus grand plaisir des petit·es et grand·es.
Cela fait dix jours qu’Anya attend que son chat revienne à la maison. Cela fait dix jours que les objets se mettent aussi à disparaître un par un. Incroyable ! Alors, accompagnée de son doudou Froussard, elle part à l’assaut d’une nuit pleine de mystères. Ces deux complices auront à affronter la chose la plus terrifiante qui soit : leur imagination…
Avec la tendresse et l’humour qui leur sont chers, Odile Grosset-Grange et Antonio Carmona, qui aiment inventer des histoires à hauteur d’enfant, nous offrent ici une aventure sur la peur et le courage, sur la perte de repères et les petits-grands chamboulements ; le genre d’histoire qui file un peu les pétoches mais qui rassure à la fin pour de bon, même quand on a 4 ans !
Richard, médecin, et sa femme Corinne ont quitté Londres pour s’installer à la campagne. Tandis que Corinne s’acclimate à cette nouvelle vie avec leurs deux enfants, Richard enchaîne les visites à domicile chez ses patients. Un soir, il rentre à la maison en portant une femme, inconsciente, dans ses bras. Cette jeune Américaine prénommée Rebecca, qu’il dit avoir trouvée étendue sur le bord de la route, va semer le doute et révéler les fractures du couple.
Après Dealing with Clair (Claire en affaires), Sylvain Maurice adapte de nouveau le dramaturge britannique Martin Crimp. Dans La Campagne, celui-ci pousse ses trois personnages dans les méandres du désir, exhume les fantômes du passé, traque les conflits cachés et fait chanceler l’édifice des mensonges, petits ou grands, qui maintiennent le couple en équilibre. Isabelle Carré et Yannick Choirat, entourés de Manon Clavel, nous entraînent au cœur d’une mécanique théâtrale construite comme un thriller, reposant sur la puissance de la langue et ses dialogues aussi quotidiens que redoutables. Par la subtilité de leur jeu, entre profondeur et légèreté, les deux comédiens déploient devant nous toute l’humanité de ces personnalités qui se fissurent, happées par le doute.
Farah, bientôt 15 ans, habite à Liberty House. Ce domaine coupé du monde moderne dans lequel sa famille a trouvé refuge a pour maître des lieux Arcady, qui y professe, au cœur d’un cadre bucolique, ses penchants libertaires, son idéal de tolérance et l’amour de la littérature. Dans cette communauté quelque peu déjantée, l’adolescente en proie aux troubles naissants du désir, va voir son corps se transformer de manière étrange…
Touchant, féroce et drôle, le roman d’Emmanuelle Bayamack-Tam est un récit d’apprentissage en forme de quête d’identité et d’ode à la différence. À travers ses frasques de jeunesse et ses observations tendres ou irrévérencieuses sur notre monde et ses dérives, Farah bouscule nos certitudes : Qu’est-ce qu’être un homme ou une femme ? Quelle est cette prétendue normalité qui intègre autant qu’elle exclut ? Quelle société alternative bâtir pour demain ? Sylvain Maurice porte à la scène ce texte jubilatoire alliant le « parler jeune », la langue littéraire, les détournements de romans cultes et les références à la pop culture. Incarnée avec gourmandise et sensualité par Constance Larrieu (La 7e Fonction du langage, Un flocon dans ma gorge), Farah nous plonge dans les utopies de l’adolescence.
• Promo du web sur la séance du mercredi 19 octobre :
12€ la place (en ligne uniquement)
(Fragments Of Poetics On Fire)
Nous sommes intimement liés à la nature et aux éléments, et si nous ne nous transformons pas, nous risquons le naufrage. Telle est la réflexion qui guide The Tree, dernière création de Carolyn Carlson pour sa compagnie. Après Eau, Pneuma et Now, l’artiste américaine clôt un cycle de pièces inspirées par Gaston Bachelard. Au fil de sept « séquences rêveries », neuf interprètes représentent les instincts primaires dont nous nous sommes éloignés : la conscience de l’harmonie incessante au creux de nos souffles, les feux qui alimentent l’âme humaine, la flamme universelle de l’amour. Carolyn Carlson utilise en décor les toiles à l’encre de Chine du peintre Gao Xingjian. Elles enveloppent dans des paysages imaginaires les lignes abstraites et lyriques de la danse. De ses débuts de chorégraphe-étoile à l’Opéra de Paris jusqu’à ce nouvel opus, Carolyn Carlson a un jubilé de créations et une centaine de pièces à son actif. L’inspiration et la popularité de cette pionnière de la danse contemporaine ne sont pas prêtes de se tarir…
Un vent exaltant souffle dans les clarinettes et le saxophone de Julien Stella et Bastien Weeger, qui forment le duo NoSax NoClar. Inspirée par les couleurs chaudes de l’Orient et la féerie des Balkans, boostée de free jazz et de bop, leur musique se joue des frontières entre les genres et les styles. Fruit d’explorations approfondies autour des rythmes, des timbres et de l’improvisation, elle éclate à nos oreilles comme une langue imaginaire appelant au rêve et à la méditation. Pianiste, compositeur et chef d’orchestre, « l’alchimiste » Jean-Marie Machado compte parmi les grands créateurs de la scène hexagonale. Jazz, classique, contemporaine, ethnique… : sa musique n’a cessé depuis trente ans de s’hybrider entre les disciplines, les cultures et les langages. Nous suivrons le « phare » – qui se dit Majakka en finnois – de son parcours foisonnant dans une formule en quartet des plus alléchantes : avec l’inclassable Vincent Ségal au violoncelle, l’éclectique Jean-Charles Richard au saxophone et le prolifique Keyvan Chemirani aux percussions.