Elle était l’une des actrices – non professionnelle – de Flammes. Elle a aujourd’hui le rôle-titre de sa propre vie. Anissa n’a pas connu son père et le recherche depuis son plus jeune âge. Ahmed Madani, fasciné par son histoire, lui propose de partir le retrouver et de l’accompagner. En allant vers ce père et ce pays inconnus, c’est d’abord elle-même qu’Anissa va découvrir. De ce voyage initiatique naîtra une narration qui brouille les frontières entre réel et fiction.
Metteur en scène et actrice vont demeurer sur scène pendant toute la représentation, chacun incarnant son propre personnage et déroulant le fil de cette drôle de quête et d’enquête. Dans un atelier de cuisine, les mains dans la farine, Anissa recompose son identité tout en fabriquant et en offrant des pâtisseries comme on partage le goût de l’enfance. Elle invite les spectateurs à franchir le quatrième mur et prendre part à l’élaboration du récit. à réduire l’écart entre les personnes qui jouent et celles qui regardent. Mais elle garde secrets le mot et les émotions de la fin.
Archives : Evénements
Evenements du CDN
Présentation de saison 2024/25
17h : ouverture des portes et du bar
18h : Présentation de la saison 24/25. Une programmation pluridisciplinaire dans laquelle se côtoieront des artistes émergent·es et les grands figures de la scène européenne. Concerts, théâtre, marionnette, cirque, danse… il y a aura pour tous les goûts.
19h30 : Surprises et invité·es ponctueront cette soirée qui se poursuivra par un concert.
21h : Concert enflammé du groupe Aligator !
Chantons, dansons et trinquons ensemble pour célébrer cette nouvelle saison qui commence. Nous vous attendons avec vos voisin·es, vos ami·es et vos proches !
Ulysse de Taourirt
Après son spectacle Si loin Si proche qui racontait, du point de vue de la mère, l’histoire d’une famille immigrée algérienne tentant un retour au pays dans les années 70, Abdelwaheb Sefsaf nous raconte désormais les origines et les raisons de la venue de cette famille en France. Une histoire autobiographique qui met en parallèle deux adolescences à quarante ans d’intervalle. D’une part, celle d’un père qui, en 1948, décide de quitter l’Algérie pour venir travailler en France dans les mines de charbon. De l’autre, celle d’un fils né à Saint-Étienne qui, à 16 ans en 1986, décide de faire du théâtre. Deux destins réunis par l’exil et les questions identitaires.
Dans une scénographie ingénieuse et évolutive qui mêle décor étonnant et projections vidéo, s’entrelacent ces deux histoires à la fois intimes et universelles. Sur scène, trois musiciens mettent en musique le récit de ce père, rêvé par l’auteur comme un héros antique, un Ulysse de Kabylie. Une ode teintée d’humour et de poésie, entre petite et grande histoire de l’immigration, à la gloire de ces « Ulysse » ordinaires venus construire la France dans les années 50.
Si loin Si proche
Un retour aux sources avec femme et enfants. Des enfants nombreux, nés dans cette France « pays des Droits de l’homme » où s’étaient forgés leurs plus beaux souvenirs, cette France intime et généreuse qu’il fallait à présent repousser comme un amour caché, inavouable. Des enfants comme moi, trop jeunes pour comprendre, avec des grands frères et des grandes sœurs spécialistes dans l’art du grand écart identitaire. Alors les voyages de retour furent nombreux. Il faut dire que c’est l’époque où le gouvernement français encourage les bons et loyaux ouvriers maghrébins à rentrer chez eux en leur octroyant une « généreuse » prime au retour de 10 000 francs, en négligeant qu’ils emportaient dans leurs bagages de bons et loyaux français, c’est à dire nous.
Sous la forme d’un récit croisé, Si loin Si proche raconte les rêves de retour en « Terre promise » dans les années 70-80 d’une famille d’immigrés algériens, sur fond de crise des migrants. Un conte épique, drôle et émouvant, entre théâtre et musique pour dire que partir, c’est ne jamais revenir.
Kaldûn Requiem
Love à gogo !
Swan a 14 ans, une chambre où s’amoncellent des tas de vêtements, un téléphone oublié, un lit rose, des LED de couleurs, et des posters au mur. Cet après-midi comme tous les mercredis, Swan a rendez-vous sur Whatsapp avec ses ami·es. Sur leur groupe, Swan et ses potes se confient, se révoltent, débattent, se moquent aussi parfois de leurs sentiments, de leurs expériences, et se posent des questions : « Ça existe vraiment le gland de lait ? », « Comment on fait pour bien embrasser ? », « Est-ce qu’il y a une seule première fois ? » … Une sorte de courrier du cœur 2.0, parce que famille et adultes ne sont pas forcément les meilleures personnes pour parler de ces choses-là. Mais ce jour-là Swan n’est pas au rendez-vous. La « daronne », mère célibataire, fan de MMA et « Lapinou » le vieux lapin en peluche, sale, moche et usé tentent de savoir où est Swan et surtout avec qui.
Love à gogo ! est un spectacle drôle, loufoque et très sérieux autour de thématiques liées à la puberté et à tout ce qui peut changer quand on devient adolescent·es. S’appuyant sur des retours d’ados pour construire le spectacle, les comédien·nes, et les élèves, se posent des questions sur ce qui change lorsque l’on devient adulte, sur l’amour, la découverte de la sexualité et ce que l’on croit en savoir, sur le porno, sur internet et le consentement…
Cette note qui commence au fond de ma gorge
Aref n’aime plus Bahia. Il vient de le lui dire. Il rejette cet amour, il la rejette elle, il rejette tout. Mais Bahia refuse d’en rester là. Un dialogue de combat puissant, les regards et les corps se toisent, s’esquivent, s’attaquent. Quand on a 20 ans, tout brûle et nous consume ardemment. Une écriture qui mêle les voix des instruments – dambura harmonium et tablas – flow incessant et dense des mots de Bahia. Ce face-à-face sous tension écrit intégralement en alexandrins – le vers cardinal du XVIIe et du rap d’aujourd’hui et décasyllabes – comme une corrida dans laquelle les interprètes nous subjuguent. Le flux de ces paroles, implacable et bouleversant, nous laisse «sonnés».
Fabrice Melquiot, écrivain, metteur en scène, artiste associé à différentes maisons de théâtre, a choisi de raconter à sa façon l’histoire d’Esmatullah Alizada, musicien afghan, qui interprète Aref et signe la musique du spectacle. Une pièce haletante dans laquelle notes et voix esquivent la parole d’exil pour habiter la langue d’accueil.
Malik le Magnifik
Malik, recueilli par une famille de pêcheurs, grandit sur une île bretonne au milieu du crachin et des marées. Il y a de la houle, de l’amour et des questions sans réponse. Il y a un adulte empli de pudeur qui nous conte son histoire parce que le partage révèle des secrets, libère et ouvre le champ des possibles. Malik joue et joue encore, et les notes s’enroulent à la voix délicieuse et enfantine de la comédienne Stéphanie Schwartzbrod qui console et accueille les chagrins. Alors, les sourires et le « bleu-soleil » nous offrent de nous réconcilier avec l’adulte que nous serons un jour, on peut
grandir et oser regarder la vie à venir droit dans les yeux. Rêver est permis, être aimé aussi, toujours. À nous de jouer !
Abdelwaheb Sefsaf, directeur du Théâtre de Sartrouville, choisit de raconter cette histoire à un jeune public pour la première fois. Mêlant musique, chant, théâtre dans un décor lumineux non dénué de malice, il use de son goût du récit et de sa passion de la musique pour nous offrir un spectacle intime et généreux à hauteur d’enfant.
Esquif (à fleur d’eau)
Il y a d’abord la mer, qui parle, qui s’agace de l’attitude des êtres humains, de ceux qui se croient tout permis. Elle s’agace vraiment, jusqu’à se mettre en colère, s’agite et des bruissements de vagues se font entendre. Au loin, l’Ocean Viking, bateau ambulance porté par les flots, fend les sillons de la mer pour sauver les vies de celles et ceux qui n’ont d’autre choix que de tenter la traversée. La mer nous raconte, et alors si l’on essayait de changer les choses un peu, pour voir ? En commençant par questionner, puis ouvrir nos yeux et nos cœurs. En continuant par écouter et puis fermer les yeux, laissez-vous envelopper par les chants d’ailleurs. C’est l’histoire du monde, comme il va, qui va vous être racontée.
Anaïs Allais Benbouali, autrice, metteuse en scène et comédienne, manie avec engagement écriture, scénographie et jeu. Ici, elle s’empare d’un des combats les plus urgents de notre époque avec une poésie et une pleine confiance dans la jeunesse porteuse d’espoir et de changement à laquelle elle choisit de s’adresser.
Attractions
Une fable poétique et solaire, faite d’acrobaties rondes et de sauts pointus, interprétée par une circassienne et un circassien qui s’envolent comme des plumes et flottent, douillet·tes comme des nuages. Sur une composition musicale originale, les corps s’enroulent et s’éloignent, comme une invitation à la rencontre et au dialogue.
Au centre de la piste, un duo de circassien·nes mu par une folle envie d’envahir l’espace de l’autre, de jouer, de se rencontrer, de s’évader aussi ! Prenant appui l’un sur l’autre, les corps jaillissent, tournent, roulent, se bousculent, se déplient, s’étirent, chutent, se rencontrent et se repoussent ! Comment faire pour cohabiter dans un même espace, comment composer pour vivre ensemble ? Se regarder, essayer, et oser inventer, voilà ce que nos deux protagonistes vont tenter d’opérer avec fantaisie, optimisme et écoute. Comment s’accueillir, « se veiller bien » pour rendre ce drôle de monde plus supportable. Toute la question est là ! Florence Caillon développe depuis plus de vingt ans une gestuelle singulière qui mêle acrobatie circassienne et geste dansé au sein du mouvement, et compose elle-même les musiques de ses pièces. Un cirque chorégraphié mis en musique pour le plus grand plaisir des petit·es et grand·es.