L’Avare
Où en sommes-nous aujourd’hui de l’avarice ? Clément Poirée s’empare de la célèbre comédie de Molière pour interroger notre rapport contemporain à la dépense, à la sobriété et à l’épargne, dans un dispositif inédit qui invite le public à apporter costumes et accessoires de jeu.
Formé auprès de Michel Bouquet et acteur au théâtre comme au cinéma, John Arnold rêvait d’incarner Harpagon, le plus célèbre radin de l’histoire du théâtre. À force de vouloir protéger sa cassette et ses dix mille écus d’or, Harpagon devient fou. L’avarice n’est-elle pas d’ailleurs l’un des sept péchés capitaux ? Mais dans un monde abîmé par la surconsommation, l’esprit de sobriété trouve ses lettres de noblesse. Sur le modèle de l’économie circulaire, que serait donc un « spectacle circulaire » ?
Clément Poirée, directeur du Théâtre de La Tempête, s’amuse en imaginant une mise en scène elle-même frugale de L’Avare, en phase avec les préoccupations de notre temps. Troupe en sous-vêtements et étagères vides sont les premiers ingrédients de cet Avare en mode décroissance. Le reste, c’est au public de l’apporter ! Cette raquette qui traîne dans votre garage, cette chemise qui encombre votre placard ? Les acteur·ices en feront leur miel ! Chaque soir, troupe et public construisent collectivement le spectacle. Dans la droite lignée de la commedia dell’arte, la joie de l’improvisation, la force de l’esprit de troupe et le goût du jeu redonnent tout son éclat à cette pièce mythique du répertoire.