Si loin Si proche
Dans les années 80, après une vingtaine d’années passées en France, il était temps pour les immigrés maghrébins de construire la maison au pays.
Un retour aux sources avec femme et enfants. Des enfants nombreux, nés dans cette France « pays des Droits de l’homme » où s’étaient forgés leurs plus beaux souvenirs, cette France intime et généreuse qu’il fallait à présent repousser comme un amour caché, inavouable. Des enfants comme moi, trop jeunes pour comprendre, avec des grands frères et des grandes sœurs spécialistes dans l’art du grand écart identitaire. Alors les voyages de retour furent nombreux. Il faut dire que c’est l’époque où le gouvernement français encourage les bons et loyaux ouvriers maghrébins à rentrer chez eux en leur octroyant une « généreuse » prime au retour de 10 000 francs, en négligeant qu’ils emportaient dans leurs bagages de bons et loyaux français, c’est à dire nous.
Sous la forme d’un récit croisé, Si loin Si proche raconte les rêves de retour en « Terre promise » dans les années 70-80 d’une famille d’immigrés algériens, sur fond de crise des migrants. Un conte épique, drôle et émouvant, entre théâtre et musique pour dire que partir, c’est ne jamais revenir.