Ulysse de Taourirt
En passant de la Kabylie et la lutte pour l’indépendance algérienne dans les années 50, aux mines de charbon de Saint-Étienne dans les années 60 et la vie en banlieue dans les années 80, Abdelwaheb Sefsaf lie deux générations et deux pays pour une histoire intime dans laquelle on pleure et on rit aux éclats.
Après son spectacle Si loin Si proche qui racontait, du point de vue de la mère, l’histoire d’une famille immigrée algérienne tentant un retour au pays dans les années 70, Abdelwaheb Sefsaf nous raconte désormais les origines et les raisons de la venue de cette famille en France. Une histoire autobiographique qui met en parallèle deux adolescences à quarante ans d’intervalle. D’une part, celle d’un père qui, en 1948, décide de quitter l’Algérie pour venir travailler en France dans les mines de charbon. De l’autre, celle d’un fils né à Saint-Étienne qui, à 16 ans en 1986, décide de faire du théâtre. Deux destins réunis par l’exil et les questions identitaires.
Dans une scénographie ingénieuse et évolutive qui mêle décor étonnant et projections vidéo, s’entrelacent ces deux histoires à la fois intimes et universelles. Sur scène, trois musiciens mettent en musique le récit de ce père, rêvé par l’auteur comme un héros antique, un Ulysse de Kabylie. Une ode teintée d’humour et de poésie, entre petite et grande histoire de l’immigration, à la gloire de ces « Ulysse » ordinaires venus construire la France dans les années 50.